
En plus d’être couturier démiurge, Azzedine Alaïa s’est très tôt révélé un collectionneur de toutes les archives du passé et de la mode. Depuis 1968, il fut précurseur dans l’acquisition et la préservation des patrimoines vestimentaires, qu’ils soient de haute couture, de prêt-à-porter ou d’usage. Avant même que les maisons de mode ne se préoccupent comme aujourd’hui de leur mémoire, Alaïa accumula des collections entières de vêtements représentatifs de l’histoire de la mode, de sa naissance à la fin du XIXe siècle à nos jours. Cette passion le mena à acquérir les plus belles pièces de Madeleine Vionnet, Paul Poiret, Jean Patou ou Cristóbal Balenciaga et Madame Grès, toutes maisons largement représentées dans sa collection. Sans jamais la dévoiler aux yeux du monde, Alaïa a constitué la plus importante collection privée de costumes et de mode, à laquelle s’ajoutent d’innombrables accessoires, photographies, documents graphiques et dessins signés, patrimoine de la fondation qu’il a souhaitée à son nom. Alaïa ne figure plus seulement au titre de ce grand couturier révolutionnaire, mais il se distingue en plus comme un encyclopédiste, historien à ses heures, à la manière d’un Maurice Leloir dont la collection donna naissance au Palais Galliera.
Une sélection de près de cent quarante pièces les plus significatives de son goût pour l’intemporalité est ici pour la première fois présentée.






