Vue du salon de l’appartement d’Henriette Bouvier

La collection Henriette Bouvier léguée au musée Carnavalet – Histoire de Paris

Le goût d’une antiquaire parisienne

La collection léguée il y a près d’un demi-siècle par Mme Henriette Bouvier (1887-1965), antiquaire parisienne, au musée Carnavalet – Histoire de Paris comprend des pièces de mobilier et d’arts décoratifs parisiens du 18e siècle d’une très grande variété. Composée de plus de 300 œuvres, elle est présentée ici dans son intégralité, à travers une exposition virtuelle. 

Vue du salon de l’appartement d’Henriette Bouvier

Présentation du parcours

Entrée au musée en 1966, la collection Bouvier est exposée au public en 1968. Elle prend place dans une suite d’une quinzaine de salles du parcours permanent, réaménagées pour l’occasion. Elle reflète parfaitement l’inventivité et la variété des arts décoratifs français au 18e siècle.

À travers plus de 300 œuvres, cette collection a permis de meubler des salles dotées de boiseries du 18e siècle pour les transformer en véritables period rooms, c’est-à-dire des pièces recréant l’atmosphère des intérieurs d’une période historique. Elle comprend un très bel ensemble de mobilier de menuiserie (sièges, consoles, miroirs en bois naturel ou peint) et d’ébénisterie (tables, bureaux, secrétaires ou commodes ornés de placage) auquel s’ajoutent des céramiques européennes et asiatiques, des sculptures de petit format, des luminaires, des textiles, permettant une immersion dans le décor raffiné d’un intérieur « parisien » du 18e siècle recomposé au 20e siècle.

Introduction

Née Poncelet, épouse de M. Paul Bouvier, Henriette est l’une des plus importantes antiquaires parisiennes des années 1950-1960. Elle lègue l’intégralité de sa collection de mobilier et d’objets d’art au musée Carnavalet par testament manuscrit en date du 4 février 1961, laissant au bénéficiaire la liberté de choisir les pièces qui lui sembleront dignes d’intérêt pour la collection du musée et les publics. Le legs est accepté le 7 juillet 1966 par le conseil municipal de Paris :

 

« Les meubles devront être disposés avec harmonie suivant les conseils des collectionneurs faisant partie du groupement des Amis du musée de façon à reconstituer un intérieur privé des siècles écoulés. [...] L’exposition devra être permanente et ouverte au public sans discontinuer tous les jours d’ouverture du musée. Un catalogue numéroté de tous les objets légués sera dressé puis imprimé et vendu au prix coûtant aux visiteurs. »

 

L’acceptation de cette collection variée, qui va de la commode au chandelier, a permis le développement d’une scénographie immersive conduite par Jacques Wilhelm (directeur de 1948 à 1977). Les pièces majestueuses, ornées de boiseries (remontées au musée depuis 1925), désormais richement meublées, permettent au visiteur de pénétrer dans l’intimité des demeures parisiennes du 18e siècle.

 

Quelle est l’histoire de cette collection ?
 

Henriette Bouvier passe les quinze dernières années de sa vie dans un appartement entièrement meublé par ses soins, à Versailles. De nombreuses pièces, de petites dimensions, composent une enfilade dont les murs, tendus de tissus, mettent en relief la variété des objets rassemblés.

Vue du salon de l’appartement d’Henriette Bouvier
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Collection extérieure
Vue de l’appartement d’Henriette Bouvier
Vue de l’appartement d’Henriette Bouvier
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Collection extérieure
Vue de l’appartement d’Henriette Bouvier

Ainsi, ce sont les meubles et objets d’art au sein desquels elle vivait et qu’elle avait acquis pour elle, parallèlement à son activité d’antiquaire, qu’elle a légués au musée Carnavalet. Des pièces de qualité, représentatives du travail des ateliers parisiens d’ébénisterie et de menuiserie du 18e siècle, parfois estampillées, sont entrées dans le musée d’histoire de la ville de Paris. Dès 1968, une quinzaine de salles sont réaménagées et un catalogue de petit format, illustré de quelques vues des salles et d’une sélection d’objets photographiés en noir et blanc, est édité. La forme numérique permet aujourd’hui au plus grand nombre d’y accéder, et de bénéficier, par l’intermédiaire de mises à jour régulières, d’une information enrichie et de reproductions photographiques en couleurs de haute qualité.

Les belles et parfois rares pièces de cette collection côtoient des objets plus courants, à l’authenticité relative. Meubles et objets décoratifs sont susceptibles par nature d’être, au fil des modes et des générations d’usagers, remis au goût du jour. Ceux qui sont le plus couramment employés sont aussi ceux que l’on restaure. Certaines pièces sont des recompositions voire des imitations. Reprenant décors et techniques complexes, elles ont pu être réalisées au 19e ou au début du 20e siècle. La collection Bouvier forme ainsi un ensemble éclectique, pour le regard critique de l’historien, représentatif d’une collection d’objets du « Beau Siècle » telle qu’on pouvait la réunir il y a un demi-siècle. Il est aujourd’hui possible de la (re)découvrir dans son intégralité.

 

PARTIE 1 : Entretien avec Marie-Laure Deschamps

Marie-Laure Deschamps est conservatrice honoraire du département des arts décoratifs du musée Carnavalet Histoire de Paris .

Entretien (3 min)

Musée Carnavalet – Histoire de Paris / Ville de Paris

Chiffonnier

PARTIE 2 : Introduction aux meubles et objets d’art de la collection Bouvier

La collection Bouvier est composée principalement de mobilier de menuiserie (sièges, consoles, miroirs en bois naturel ou peint) et d’ébénisterie (tables, bureaux, secrétaires ou commodes ornés de placage), représentant au total un tiers du legs.

En dehors du mobilier, d’autres ensembles sont dignes d’intérêt : des porcelaines européennes (dites tendres), des porcelaines asiatiques (dites dures), des objets en laque authentiquement asiatique, ou en laque européenne mais dans le goût asiatique. Statuettes, médaillons, objets montés, bronzes dorés, textiles, peintures, orfèvrerie… La collection couvre presque tous les domaines des arts décoratifs du 18e siècle. La sélection de pièces est ici présentée par technique(s) de réalisation et différences d’usage(s).

Secrétaire à abattant

Secrétaire à abattant

Lapie, Jean, Ebéniste
Chevallier, Charles, Ebéniste

Vers 1770

3e quart du 18e siècle

 

Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Ébénisterie

Les ébénistes sont des menuisiers fabriquant des meubles à partir de plusieurs essences de bois. Dès le 17e siècle, à Paris, on les distingue des menuisiers par leur utilisation des essences exotiques comme l’ébène, qui leur vaut l’appellation de menuisiers en ébène. Au-delà des matériaux, ils se démarquent par la technique du décor par placage de bois précieux, aux teintes variées. La plupart des meubles d’ébénisterie sont réalisés à partir d’un bâti formant le corps du meuble, souvent en sapin (bois léger et peu cher), sur lequel sont plaquées de fines plaques ou lamelles de bois précieux comme l’acajou, le bois de rose, le palissandre… En jouant des contrastes d’aspect et de couleur, l’ébéniste peut dessiner un ornement complexe en placage : on parle alors de marqueterie.

La plupart des ébénistes parisiens s’installent dans le quartier de la rue du Faubourg-Saint-Antoine où ils ne sont pas soumis aux règles des corporations. Animés par l’ambition d’accéder au statut de maître ébéniste, ils créent une grande variété de meubles aux fonctions diverses, ornés des décorations les plus variées.

Commode

Cette commode en laque rouge est exceptionnelle à plusieurs titres. Elle est représentative de l’attrait, apparu dès le début du 18e siècle, pour les meubles de rangement autonomes. Contrairement aux cabinets (meubles à tiroirs et compartiments fermés de portes, reposant sur un piétement), les commodes sont de la même hauteur que les bureaux. On pose dessus, comme sur les cheminées, diverses garnitures telles que les porcelaines. La laque en façade, c’est-à-dire couvrant les deux tiroirs, est habilement mise en valeur par des courbes et contre-courbes formant un fin encadrement de bronze doré. De même, les entrées de serrure sont rehaussées de motifs asymétriques en bronze doré et ciselé.

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Table-tricoteuse

Cette table est décorée d’une marqueterie losangée à filets d’ébène alternant avec le houx. Ces essences colorées de houx au naturel et de houx teinté en vert (difficiles à distinguer aujourd’hui) créent un subtil effet de relief en trompe-l’œil. Ce n’est qu’au 19e siècle que ce type de table est qualifié de tricoteuse. Il servait originellement à poser un ouvrage, à vider ses poches ou à partager une collation. Il pouvait revêtir une infinie variété de formes, circulaire, ovale ou rectangulaire, ou posséder plusieurs tablettes d’entrejambe. Il se distingue par les rebords – parfois évasés – de son plateau supérieur.

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Secrétaire à abattant

Ce secrétaire repose sur quatre pieds légèrement galbés et ouvre à un abattant qui occupe les deux tiers supérieurs de la façade du meuble. Deux vantaux (des portes) peuvent s’ouvrir dans le tiers inférieur. L’abattant est recouvert de maroquin, un cuir précieux, et dégage un gradin comprenant deux tiroirs dont l’un contient une écritoire en cuivre. Ce type de meuble, très répandu au 18e siècle, sert de bureau et occupe peu de place lorsqu’il est refermé. La personne qui en a la clef en détient également les secrets.

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Guéridon

La marqueterie de métaux et écaille sur ébène a longtemps été appelée Boulle car elle renvoie à l’ébéniste le plus célèbre du temps de Louis XIV (1661-1715). De nombreux autres ébénistes réalisaient des meubles avec cette technique de placage. Présenté souvent en paire, de part et d’autre d’une cheminée, par exemple, ou en série, le long d’une galerie ou d’un couloir, ce type de guéridon peut aussi être appelé torchère – on pose alors un chandelier sur son fin plateau.

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Console

Console

Anonyme, Menuisier

Vers 1720

1er quart du 18e siècle

Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Les menuisiers parisiens, dont beaucoup vivent et ont leur atelier dans l’actuel 2e arrondissement, notamment rue de Cléry, fabriquent des meubles en sculptant du bois (souvent du chêne ou du hêtre) qui n’est pas plaqué mais peint, doré ou simplement vernis. Le domaine dans lequel ils ne sont pas concurrencés par les ébénistes est celui des sièges (bien que les corporations soient souvent associées et qu’un menuisier puisse réaliser des ouvrages d’ébénisterie, et vice versa). Ainsi, les créations des menuisiers les plus belles et les plus innovantes sont souvent appelées des salons : le mot désigne un ensemble de fauteuils, chaises et canapé réalisés dans un même matériau, relevant d’un même style et présentant le même type d’ornements et de garniture, ce qui permet de meubler harmonieusement une pièce entière de vie ou de réception.

Chaise à la reine

Cette chaise est dite à la reine car son dossier est plat, contrairement aux sièges dits en cabriolet dont les dossiers sont concaves et enveloppent la forme du dos. À l’intérieur de la traverse arrière, on lit en creux les lettres N.q. FOLIOT, signature (dite estampille) de Nicolas-Quilibert Foliot (1706-1776), célèbre menuisier en chaises. Le pendant de cette chaise, identique mais non estampillé, est conservé au musée des Arts décoratifs de Paris (inv. 21376).

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Miroir de style Régence

Ce miroir présente un décor de palmettes, fleurs, feuillages et rinceaux, organisé dans une rigoureuse symétrie, caractéristique du style dit Régence, entre 1700 et 1730 (bien que la période politique correspondante soit plus courte). Autour de la glace centrale, le cadre se dédouble : il est ajouré. Les deux glaces en parties latérales ont pour particularité d’être cannelées, évoquant ainsi des colonnes classiques.

Ce type de miroir est souvent placé au-dessus des cheminées, éclairé de part et d’autre par des bras de lumière. Ces supports de bougies, en bronze doré, la plupart du temps, se reflètent dans la glace et éclairent la pièce.

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Table en cabaret

Cette petite table est bien un ouvrage de menuiserie et non d’ébénisterie. En effet, elle est réalisée en une seule essence de bois, non pas plaquée, mais peinte. Ce type d’ornementation, imitant des ouvrages plus précieux enrichis d’un décor en volume, avait un coût limité. Le choix des couleurs a été déterminé en fonction d’une mode nouvelle, celle de la porcelaine. Le bois est peint à l’imitation de la faïence, avec des motifs bleus (quadrillages losangés à palmettes, arabesques) sur fond blanc Une telle décoration, proche de celle qui orne les pièces de porcelaines produites à Rouen ou Saint-Cloud dans le premier quart du 18e siècle, vise sans doute à imiter un plateau de porcelaine. Cette forme de table avec plateau amovible était destinée à la consommation du thé. Ingénieuse et pratique, elle est caractéristique du 18e siècle.

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Fauteuil aux fables de La Fontaine

Jean Boucault (1705-1786) est reçu maître en menuiserie le 8 avril 1728. Il s’établit rue de Cléry à Paris, sur la paroisse Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Si, au début de sa carrière, il produit des sièges de style Louis XV, il se tourne très vite vers le style dit transition : dès lors, il propose des combinaisons de formes inédites et invente des variantes originales avec, comme ici, des motifs dits de grecques à la base des quatre pieds, ces ornements décoratifs étant fréquemment utilisés dans la Grèce antique. Ce fauteuil présente un dossier garni d’une tapisserie de la manufacture d’Aubusson. Réalisée d’après des modèles du peintre animalier Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), elle illustre la fable de La Fontaine intitulée Le Singe et le Chat.

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Vase quadrangulaire

Vase quadrangulaire

Anonyme , Céramiste

Entre 1661 et 1722

17e-18e siècle

Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Céramique asiatique, laque et chinoiseries

La collection Bouvier ne compte pas moins de 45 pièces de céramique asiatique. Parmi elles, 26 sont des céramiques d’origine chinoise, 9 sont japonaises et 9 sont des œuvres dans le goût asiatique, réalisées en France au 18e siècle. À noter enfin une paire de vases coréens. Cette collection se distingue par la variété des décors comme des formes.

Paire de pots couverts

Cette paire de pots couverts résulte de l’association d’une porcelaine du Japon et d’une monture européenne – ce mot désignant l’ajout de bronzes dorés pour magnifier ou, dans certains cas, modifier la fonction de l’objet. Ici, le bronze doré est ajouté à la base ainsi qu’à la jonction (ou bordure) du couvercle, ce qui permet l’insertion de petites anses en forme de rameaux feuillagés sur les côtés. La porcelaine, dite imari, du nom de son lieu de production au Japon, présente un décor typique de motifs floraux polychromes et dorés sur fond blanc bleuté. Le couvercle est surmonté d’une chimère en ronde-bosse collée.

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Vase coréen

Ce vase, de forme quadrangulaire, porte un décor réalisé en Corée. Sur le fond blanc se déploie sobrement une composition de branchages fleuris, nuages, dragons, figures assises, formant un paysage asiatique, éloigné de la perspective européenne et de la recherche de symétrie. Le col du vase est relié par une anse très large formant prise supérieure. La monture en bronze est composée d’une base reposant sur quatre pieds en patte de lion, d’une part, et de deux poignées rectilignes protégeant les extrémités de l’anse, d’autre part.

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« Chinoiserie » : encrier

On parle de chinoiserie pour qualifier une production qui se rapproche davantage du bibelot que de l’œuvre d’art, réalisée en Europe au 18e ou 19e siècle, et véhiculant souvent une image stéréotypée de l’Asie et des peuples asiatiques. Ici, sur une base en bronze doré de style rocaille, asymétrique, repose une figurine en porcelaine tendre européenne représentant probablement un colporteur ou marchand ambulant d’Asie. Ses épais bagages ou baluchons servent d’encrier.

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Paire de seaux à rafraîchir

Cette paire de récipients en tôle correspond à un type répandu au 18e siècle, pouvant servir soit de cache-pot de fleurs, soit de seau à rafraîchir les bouteilles. Son décor, qui imite la laque japonaise, à motifs d’or sur fond noir, est peint en Europe sur une base métallique.

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Découvrez les autres céramiques asiatiques et chinoiseries de la collection Henriette Bouvier dans la base de données des collections du musée Carnavalet :

Porcelaines de la Chine et du Japon
Laques asiatiques et chinoiseries

Coupe circulaire à bord découpé

Coupe circulaire à bord découpé

Entre 1765 et 1780

18e siècle

Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Céramique européenne

La collection comprend 19 céramiques d’origine européenne. Différentes manufactures sont représentées.

Confiturier

Ce récipient est spécialement destiné à la confiture. Son couvercle protège la confiture des insectes et son orifice latéral laisse passer un manche de cuiller. L’indication de l’origine de cette pièce, élégamment ornée de fleurs peintes, se trouve sous le dessous du plateau où figurent, en creux, les lettres DV : il s’agit de la marque de la manufacture de porcelaine de Mennecy (en Île-de-France), fondée en 1740. Celle-ci produit une porcelaine dite tendre, contrairement à la porcelaine dure asiatique, à base de kaolin, une ressource que les Européens n’ont réussi à exploiter pleinement que tard dans le siècle.

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Fontaine en faïence de Nevers

Cette fontaine, qui pouvait être placée dans le vestibule, la première pièce d’une demeure, surmontait souvent une vasque pour permettre aux personnes entrant dans l’espace privé de se laver les mains. Elle est ornée d’un décor polychrome présentant un fort contraste de couleurs vives dit à la palette, réalisés à l’aide des cinq couleurs qui seules composent la palette nivernaise. On peut le rapprocher de la production de faïences de la manufacture de Nicolas Étienne (…-1679), à Nevers.

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Assiette en faïence de Marseille

Un décor dit aux trophées de poissons orne le bassin de l’assiette, dont la marque au revers n’a été identifiée que récemment : une étude menée par le musée de la Faïence de Marseille en 1997 propose en effet d’attribuer à Honoré Savy (1725-1790) toute une production de pièces de faïence présentant une marque au revers, jusqu’alors restée non identifiée. Ce trait, ou point, peint en manganèse sous émail n’est, selon cette étude, ni une reprise de défaut ni un manque d’émail. On la retrouve systématiquement sur les pièces de faïence ornées de décors peints en camaïeu de vert d’Honoré Savy (1725-1790). Fils d’un maître-charcutier, il est qualifié de peintre sur faïence dès 1750. La production au sein de sa fabrique perdure jusqu’à son décès, en 1790.

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Découvrez les autres céramiques européennes de la collection Henriette Bouvier dans la base de données des collections du musée Carnavalet :

Céramiques européennes

 

 

Bacchus enfant

Bacchus enfant

Inconnu, Sculpteur

1ère moitié du 18e siècle

Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Statuettes et médaillons

Quelques sculptures, toutes de petit format, sont présentes dans la collection Bouvier. La série de médaillons de Jean-Baptiste Nini (1717-1786) constitue la part principale de la collection.

Médaillon en terre cuite de Jean-Baptiste Nini

Ce médaillon n’est pas à proprement parler sculpté, mais moulé, estampé dans une forme en creux. Il est produit par Jean-Baptiste Nini. Originaire de Bologne et arrivé à Paris au milieu du 18e siècle, il s’était spécialisé dans la production de médaillons de terre cuite représentant ses contemporains.  En 1772, il part à Chaumont-sur-Loire pour diriger une fabrique de poteries. La moulure chantournée de ce médaillon caractérise ses premiers médaillons.

L’identification de la figure a été possible grâce à des inscriptions anciennes présentes aux revers d’autres exemplaires. Originaire de Birmingham et fille d’un industriel anglais de l’acier, Marie Alcock (1740-1824) suit son père à La Charité-sur-Loire, en 1764, lorsqu’il y fonde une manufacture royale.

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Découvrez les autres statuettes et médaillons de la collection Henriette Bouvier dans la base de données des collections du musée Carnavalet :

Statuettes et médaillons

 

 

 

Horloge à musique

Horloge à musique

Saint-Germain, Jean-Joseph de, Bronzier
Balthazard, Horloger

Vers 1750

Milieu du 18e siècle

Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Horlogerie

La collection d’horlogerie léguée par Henriette Bouvier comprend de nombreuses œuvres d’horlogers français tels que Jean Baptiste Dutertre (? -1773) et Jean-Baptiste Baillon (avant 1727-1772). Les différentes pièces présentent une grande variété de styles et de mécanismes, parmi lesquels plusieurs régulateurs, pendules, horloges et cartels d’applique.

 

 

 

Régulateur

Le terme régulateur apparaît dans la seconde moitié du 17e siècle : le régulateur sert au contrôle des autres horloges grâce à son oscillateur en forme de pendule, dont la variation quotidienne est inférieure à la minute. Il témoigne du goût de l’époque pour les curiosités techniques. Celui-ci a la particularité d’être réalisé en vernis Martin, une technique parisienne d’imitation de la laque asiatique, inventée par les frères Martin au début du 18e siècle.

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Pendule au chérubin tenant un profil d’Henri IV

La personne d’Henri IV connaît un regain de popularité au 18e siècle, dont témoigne par exemple La Henriade, épopée de Voltaire publié en 1723. On imagine alors ce monarque proche de son peuple, en l’opposant aux rois de Versailles, enfermés à la cour. L’iconographie d’Henri IV, parfois accompagné de son ministre Sully, est reprise dans de nombreux objets d’art.

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Cartel d’applique de Jean-Baptiste Baillon

Ce cartel a été réalisé par Jean-Baptiste Baillon (avant 1727-1772), maître horloger en 1727, établi place Dauphine en 1738. Nommé en 1770 premier valet de chambre et valet de chambre-horloger ordinaire de la dauphine Marie-Antoinette, Baillon décède en 1772. Identifié comme l’un des meilleurs horlogers de son temps, il appartient à l’une des plus importantes dynasties horlogères d’Île-de-France. Sa réussite est due, entre autres, à l’importante manufacture privée qu’il fonde à Saint-Germain-en-Laye, établissement unique dans l’histoire de l’horlogerie du 18e siècle.

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Découvrez les pièces d’horlogerie de la collection Henriette Bouvier dans la base de données des collections du musée Carnavalet :

Horlogerie

 

 

Chenet, Apollon

Chenet, Apollon

Anonyme, Bronzier

Vers 1750

Milieu du 18e siècle

Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Bronze doré : Vases montés, luminaires et chenets

L’art du bronze fondu, ciselé et doré connaît son apogée en France au tournant au 18e siècle, pour se maintenir ensuite durant presque deux siècles. Il répond à la volonté de réaliser des objets d’ameublement prestigieux dans des matériaux moins onéreux et plus résistants que l’or ou l’argent. En outre, dès la dernière décennie du 17e siècle, Louis XIV a procédé à des fontes massives d’argenterie pour financer l’effort de guerre. C’est ainsi que les artisans et artistes, parmi lesquels les plus prestigieux, se sont tournés vers le bronze doré.

Paire de chenets

Parfois appelés feux au 18e siècle, les chenets sont caractérisés par leur double fonction : utilitaire voire préventive, et décorative. Si l’on n’en conserve souvent que l’extrémité, ornée en bronze doré, il est utile de rappeler qu’ils sont formés chacun d’une tige métallique épaisse et résistante, perpendiculaire à l’axe horizontal de la cheminée, sur laquelle reposent les bûches, maintenues légèrement en hauteur.

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Paire de girandoles

Les girandoles apparaissent à partir des années 1660. Elles permettent de diviser la lumière en plusieurs foyers lumineux, ici des bougies, et remplacent progressivement les torches de cire, flambeaux de table et autres objets d’éclairage unique. Cet exemplaire dit à lacets est l’un des rares d’époque Louis XIV encore conservé.

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Applique de style Régence

Cette applique, de style Régence, datée de 1720 environ, est formée d’un mascaron de femme qui arbore une coiffe feuillue d’où jaillit le bras de lumière.

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Découvrez les autres vases montés, luminaires et chenets de la collection Henriette Bouvier dans la base de données des collections du musée Carnavalet :

Vases montés, luminaires et chenets

 

Tapis

Tapis de Senek

Anonyme, Tapissier
 

Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Textile

19 pièces textiles d’origines géographiques variées appartiennent au legs d’Henriette Bouvier, parmi lesquelles plusieurs tapis d’orient. Quelques lampas de soie et fragments de tapisserie ainsi qu’une feuille de paravent de la manufacture de tapisserie de la Savonnerie complètent cet ensemble.

Tapis de Karabagh

Ce tapis de Karabagh (Turquie actuelle) présente un décor de motifs géométriques sur fond aubergine et noir. Présent dans la collection d’Henriette Bouvier, il était rare de trouver de trouver de telles pièces à Paris au 18e siècle.

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Feuille de paravent

Isolée, cette feuille de paravent représente un renard scrutant un oiseau sous un dais à treillis, inspiré d’un modèle du peintre François Desportes (1661-1743). Cette illustration est celle d’une fable de Jean de La Fontaine intitulée Le Renard et les Raisins.

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Découvrez les autres textiles de la collection Henriette Bouvier dans la base de données des collections du musée Carnavalet :

Textiles

 

 

Peintures

Deux peintures seulement entrent dans la collection du musée, suite au legs Bouvier. De petit format et très décoratives, elles sont l’œuvre de François Eisen (1695 – après 1778). Il s’agit de deux scènes de genre et de galanterie en pendant, aux titres évocateurs : L’Amour en ribote (c’est-à-dire en excès) et Régiment de Vénus, dragon d’Amour.

 

 

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Découvrez les peintures de la collection Henriette Bouvier dans la base de données des collections du musée Carnavalet :

Peintures

 

Orfèvrerie

Une seule pièce d’orfèvrerie fait partie du legs d’Henriette Bouvier : un légumier en argent ciselé et gravé, dont le couvercle présente un riche décor d’arabesques et la poignée un profil de femme. Le plat lui-même est orné d’armoiries d’alliance entre deux familles, à savoir deux écus de forme ovale sous une même couronne. Le choix du décor nous renseigne sur le destinataire de cette pièce : la forme ovale des écus et le profil sur la poignée indiquent qu’il s’agit d’une femme ; l’identification précise des armoiries permettra, à terme, de connaître le nom exact de la propriétaire. Sous le couvercle, un poinçon de charge et un de décharge, deux poinçons fiscaux, permettent de dater la pièce de 1762.

 


Découvrez la pièce d'orfèvrerie de la collection Henriette Bouvier dans la base de données des collections du musée Carnavalet :

Orfèvrerie

 

Bibliographie sur le legs Bouvier

Collections d’Henriette Bouvier

– ADER Étienne, ADER Antoine, PICARD Jean-Louis, Succession de Madame Bouvier, objets d’art et d’ameublement principalement du 18e siècle, vente à Paris, Hôtel Drouot, le mercredi 15 février 1967.

– Bijoux, bagues, bracelets, colliers, pendentifs, montres, argenterie ancienne et moderne, soupières, verseuses, cafetières, chocolatières, couverts, goute-vin... métal argenté, dépendant de la succession de Mme Bouvier et appartenant à divers amateurs, vente à Paris, Hôtel Drouot, le 7 avril 1967.

 

Collection d’Henriette Bouvier entrée au musée Carnavalet – Histoire de Paris dans le cadre du legs

WILHEM Jacques, « Legs Henriette Bouvier », Bulletin du musée Carnavalet, 1973, no 1-2, p. 99-116.

[Montgolfier Bernard de, Wilhelm Jacques], Collection Henriette Bouvier léguée au musée Carnavalet. La demeure parisienne au dix-huitième siècle, Paris, Les Presses artistiques Paris, [1976].

FORRAY-CARLIER Anne, Le Mobilier du musée Carnavalet, Dijon, Faton, 2000.

 

Article au sujet du legs d’Henriette Bouvier et de l’ouverture de salles dédiées au sein du musée Carnavalet

KJELLBERG Pierre, « Douze salles rénovées au musée Carnavalet pour la donation Bouvier », Connaissance des arts, juin 1968, no 196, p. 83-89.

M.P., « Du nouveau à Carnavalet ou le Temps retrouvé », Plaisir de France, novembre 1968, p. 48-51.

« Les propos de la quinzaine », La Revue des Deux Mondes, 15 juillet 1968, p. 305-306.

WATSON Francis John Bagott, « The Henriette Bouvier Collection at the Musée Carnavalet », Apollo, mars 1969, no 85, p. 204-211.

WILHELM Jacques, « Madame Bouvier’s Bequest of Furniture and Objets d’Art to the Musée Carnavalet », The Connoisseur, avril 1969, no 686, p. 220-226.

 

 

Cette exposition a été conçue et rédigée par le musée Carnavalet – Histoire de Paris (Ulysse Jardat, conservateur au département Décors, mobilier et arts décoratifs, avec Claire Scamaroni, documentaliste, et Mathilde Descamps-Duval, stagiaire) avec la participation des équipes du musée. Elle est mise en ligne par le service numérique.