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L’esprit Art nouveau

La donation Pierre Roche au Petit Palais
4
Institutions partenaires
138
Oeuvres de Paris Musées
52
Oeuvres de collections extérieures

Cécilie Champy-Vinas, conservatrice du patrimoine, directrice du musée Zadkine
Joëlle Raineau-Léhuédé, collaboratrice scientifique arts graphiques, Petit Palais
Clara Roca, conservatrice du patrimoine, chargée des collections d’arts graphiques et de photographies des XIXe et XXe siècles, Petit Palais

Avec la collaboration de Bérengère Massignon, docteure de l'École Pratique des Hautes études (EPHE-PSL), section des sciences religieuses

Cette exposition a pour objet de faire connaître le fonds d’atelier de cet artiste touche-à-tout généreusement donné au Petit Palais en 2015 par la famille Massignon. Nous tenons à remercier tout particulièrement l’arrière-petite-fille de Pierre Roche, Bérengère Massignon, dans l’élaboration de ce projet.

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Le parcours d’un artiste touche-à-tout

Le fonds Pierre Roche du Petit Palais reflète la curiosité d’un artiste influencé autant par l’Art nouveau que par le symbolisme et le japonisme. Ce fonds d’atelier, composé de dessins, de gravures, mais aussi de notes, de croquis et d’archives, est riche de plus de 4 000 pièces. Miraculeusement préservé, il est resté dans la famille de l’artiste pendant près d’un siècle avant d’être donné au Petit Palais, grâce à la générosité de Nicole Massignon, la petite-fille par alliance de l’artiste et de Bérengère Massignon, son arrière-petite-fille. Cette exposition virtuelle est l’occasion de découvrir, à travers une sélection d’œuvres, le travail original et raffiné d’un artiste qui a largement contribué au renouveau esthétique des années 1900. 
Pierre Roche, de son véritable nom Ferdinand Massignon (1855-1922), participe pleinement à l’effervescence artistique au tournant des XIXe et XXe siècles. Touche-à-tout, inventif et curieux, il se forme à la peinture auprès d’Alfred Roll, à la sculpture avec Jules Dalou, et se passionne pour les arts décoratifs et la gravure. Son œuvre aborde tous les domaines de la création, des sculptures pour la façade du théâtre-musée de la Loïe Fuller construit pour l’Exposition universelle de 1900, aux délicates affiches sur feuille d’or créées pour le Salon des Cent. Certaines de ses sculptures ornent toujours les parcs et les rues de Paris, comme l’Effort au jardin du Luxembourg ou la fontaine Avril installée devant le Palais Galliera.

portrait de Pierre Roche
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Collection extérieure
Portrait de Pierre Roche

Anonyme
Photographie
Collection particulière

Chronologie

1855     

Naissance de Pierre-Henri Ferdinand Massignon dit Pierre Roche. Fils de Louise Geneviève Célina Roche et de Ferdinand Charles Massignon, pharmacien.

   
1873

S’inscrit à l’Académie Julian — cours de peinture et de gravure — en même temps qu’il suit ses cours de médecine. Fréquente Roll qui devient son maître.

   
1880

Roche est pharmacien depuis 1879. Mariage avec Marie Ferdinande Catherine Hovyn.

   
1883 

Naissance de son fils, Louis, à leur domicile de Nogent-sur-Marne.

   
1884

Expose Ruth lors de sa première participation au Salon de la Société des artistes français. Choisit de prendre le nom de sa mère comme nom d’artiste. Il devient "Pierre Roche". 

   
1887 

Fréquente l’atelier du sculpteur Émile-Louis Truffot.

   
1888 

La revue Le Japon artistique de Siegfried Bing diffuse des estampes originales de Pierre Roche.

  Naissance de sa fille, Henriette-Thérèse-Marie.
  Réalise la maquette de Danton qui attire l’attention d’Aimé-Jules Dalou pour un concours organisé par le Conseil municipal de Paris.
   
1889

Reprend ses cours à l’Académie Julian dans la section sculpture.

 

Travaille dans les ateliers d’Henri Gervex, Alfred Roll et Jacques Ferdinand Humbert à l’école d’art La Palette.

 

Présente Monument à Lazare Carnot au salon de la Société des artistes indépendants dans la section sculpture. Il quitte la Société des Artistes Français l’année suivante.

   
1891

Dalou crée une section arts décoratifs à la Société nationale des Beaux-Arts. Roche y est reçu associé, puis sociétaire en 1893.

illsutration représnetant Biblis
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Collection extérieure
Biblis ou La source, Fontaine

Pierre Roche
Bas-relief en marbre blanc et cadre en pierre
1897
Maison de Pierre Roche à la Ville Évêque à Pordic

 

1892       Expose à la Société nationale des Beaux-arts au Champs de Mars une dizaine d’aquarelles estampées dans la section Dessins, aquarelles, pastels, miniatures. Présente également une sculpture, Biblis, projet de fontaine pour un jardin d’hiver.
   
1893 Publication d’Algues marines, gypsographie bicolore de Pierre Roche dans L’Estampe originale.
   
1894 Expose pour la première fois au Salon des Cent.
  Membre du jury de la section sculpture de la Société nationale des Beaux-Arts, présidé par Rodin.
   
1895  Des œuvres de Pierre Roche sont exposées lors de l’ouverture du magasin L’Art Nouveau de Siegfried Bing.
  Pierre Roche fait paraître la définition de la "gypsographie" dans la Revue Encyclopédique. Il écrira à plusieurs reprises sur son art.
  Rencontre avec Alexandre Bigot, céramiste, qui devient son principal collaborateur.
   
1896 Mise au point des gypsotypies, un nouveau procédé de gravure. Invente les statues de neige pour la visite du Tsar Nicolas II à Paris. Participe une première fois au Salon de La Libre Esthétique à Bruxelles. 
Atelier de Pierre Roche
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Collection extérieure
Atelier de Pierre Roche avec le buste de Huysmans

Anonyme
Photographie
Vers 1898
Collection particulière

 

1897      Expose Andromède, estampe églomisée et des reliures églomisées au Salon national des Beaux-Arts dans la section Dessins, Sculptures et Objets d’art.
   
1898  Crée le frontispice de La Cathédrale de Joris-Karl Huysmans, en parchemin églomisé.
   
1899 Son ami Roger Marx fonde la Société des Amis de la médaille française dont Pierre Roche fera partie.

 

Exposition Pierre Roche au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, Grand Palais
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Collection extérieure
Exposition Pierre Roche au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, Grand Palais

Henri Garnier
1902
Photographie
Collection particulière

1900      Consécration par le critique Clément Janin qui fait paraître "Un artiste inventeur. Pierre Roche" dans la Revue des arts décoratifs
  Expose 50 gypsographies chez le marchand et éditeur Sagot, 39 bis rue de Châteaudun.
  Expose L’Effort à l’Exposition universelle de Paris : reçoit une médaille d’argent et obtient la commande de l’Etat. Membre du jury "Décoration et mobiliers des édifices publics et habitations" à l’Exposition universelle.
  Construction du musée-théâtre de Loïe Fuller par l’architecte Henri Sauvage, et les décorateurs Francis Jourdain et Pierre Roche.
Pierre Roche travaillant au Tombeau Lys
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Collection extérieure
Pierre Roche travaillant au Tombeau Lys

Anonyme
Vers 1901
Photographie
Collection particulière

1902      Participe à une exposition au Palais Galliera consacrée à la reliure moderne.
  Crée le masque mortuaire de Dalou. 
  Construction de sa maison de la Ville Évêque à Pordic en Bretagne.
   
1903 Membre fondateur de l’Académie des arts de la fleur et de la plante. Il y enseigne le modelage.
  Décoration de l’église Saint-Jean de Montmartre. 
  Fonde la Société internationale d’art populaire et d’hygiène avec Jean Lahor. 
   
1904    Illustre Loïe Fuller de Roger Marx pour la Société des Cent Bibliophiles.
  Exposition L’Art rustique (du 15 janvier au 1er février) au Petit Palais dans deux salles du rez-de-chaussée en parallèle du Salon des Artistes décorateurs.
   
1905 Expose 10 gypsographies à la 2e exposition de la Société de la gravure originale en couleurs à la Galerie George Petit. Il y expose chaque année jusqu’en 1912.
   
1906  Président du premier bureau de la section Objet d’art à la Société des Arts décoratifs pour laquelle il organise une exposition d’art rustique.
La fontaine Avril dans le jardin du Petit Palais
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Collection extérieure
La fontaine Avril dans le jardin du Petit Palais

Henri Garnier
Photomontage
Vers 1904
Collection particulière

1908-1915      Création d’invitations en gypsographie pour les Dîners des Amis de l’art japonais.
   
1910 Nommé Chevalier de la Légion d’honneur. 
   
1911  Crée avec José Maria de Heredia le livre, Poèmes
  Participe à l’exposition "L’art chrétien moderne" au Pavillon de Marsan et à l’"Exposition de grès, faïences, terres Dîners des Amis de l’art japonais cuites et leurs applications" au musée Galliera.
   
1913 Est l’un des créateurs de la Société des Amateurs de jardins. Organise l’exposition L’art du jardin à Bagatelle. 
   
1914 Entreprend sa série Une histoire métallique de la guerre en 80 médailles
  Participe à l’exposition "La Statuette et le Meuble" à Galliera. 
   
1921 Réalisation du monument aux morts de la ville de Binic en Bretagne et de Monument à la gloire des instituteurs et élèves-maîtres du Nord morts pour la France à Douai.
   
1922 Décès dans son atelier, à Paris. Il est inhumé dans la chapelle familiale du cimetière de Pordic.
   
1923 Organisation d’une exposition rétrospective au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts. Léandre Vaillat publie Le Tombeau de Pierre Roche consacré à son œuvre. 

 

 

Rare peinture de Pierre Roche conservée, Diane endormie témoigne des débuts d’un artiste influencé par le langage académique. Le thème choisi rappelle les Vénus allongées de Titien et de Giorgione. Ces deux modèles sont repris au XIXe siècle par Cabanel, le maître des peintres Gervex et Humbert, eux-mêmes professeurs de Pierre Roche. On observe déjà un basculement par rapport à l’académisme : des ossements jonchent le sol et les silhouettes noires des chiens de la déesse apportent une atmosphère inquiétante.

Diane endormie
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Collection extérieure
Diane endormie

Pierre Roche (1855-1922)
Huile sur toile
H.60 x L. 120,2 cm
Bordeaux, musée des Beaux-arts de Bordeaux,
inv. Bx E 1762

"Je commence une fontaine. Hercule détournant l’Alphée pour nettoyer les écuries d’Augias. C’est une grosse besogne. Mais j’ai courage."

Journal de Pierre Roche, 7 novembre 1894.

Inspiré des travaux d’Hercule, le modèle de la statue est présenté en 1896 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts. Il y obtient une médaille d’argent. L’État passe commande alors d’une version définitive qui sera achevée en 1900. Placée dans le jardin du Luxembourg en 1903, elle devait faire écho aux fontaines de Versailles étudiées par Pierre Roche. Elle ne sera jamais installée sur une pièce d’eau conformément aux souhaits de l’artiste. Par chance, elle échappe aux fontes de la Seconde Guerre mondiale.

L’Effort
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Collection extérieure
L’Effort

Pierre Roche (1855-1922)
1900
Plomb et grès
H. 1.75 x L. 2.8 x P. 1.15 m (statue) ; H. 2.5 x L. 3.5 x P. 1.9 m (fontaine)
Paris, Jardin du Luxembourg, ville de Paris, inv. RF 1310

 

Le critique d’art nancéen Jules Rais commande cette chapelle funéraire à Pierre Roche après la disparition subite de sa femme en 1899 pour le cimetière de Préville. L’iconographie religieuse et funéraire traditionnelle disparaît au profit du motif végétal du lys, symbolisant une nature en perpétuel renouveau. Monument unique à Nancy, le tombeau de Pierre Roche rejoint les recherches esthétiques des artistes Art nouveau de la ville, comme Émile Gallé, Louis Majorelle, Victor Prouvé et tant d’autres.  

Tombeau lys, monument funéraire pour l'épouse de Jules Rais
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Collection extérieure
Tombeau lys, monument funéraire pour l'épouse de Jules Rais

Pierre Roche (1855-1922)
1901
Pierre, bronze et vitrail
Nancy, musée de l'École de Nancy, jardin

 

Fasciné par la diversité de l’art traditionnel des provinces françaises, Pierre Roche décide en 1901 de s’installer en Bretagne. Il fait construire une maison en pierre de la région, le granit, mais l’orne de ses créations à la fois décoratives et fonctionnelles pour la transformer en une œuvre d’art total. Son sceau personnel accueille le visiteur au-dessus de la porte d’entrée et le toit est décoré de mitrons, d’une girouette inspirée par Loïe Fuller et d’une sirène-cloche.

Maison de Pierre Roche de La Ville Évêque, Pordic
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Collection extérieure
Maison de Pierre Roche de La Ville Évêque, Pordic

1902-1904
Granit, plomb, étain, grès émaillé

 

Pierre Roche représente volontiers la Bretagne dans ses gypsographies. Il se passionne autant pour les paysages du littoral, les saints et légendes bretonnes que pour l’art populaire breton. Il promeut d’ailleurs cet art rustique jusque dans les salles du Petit Palais à travers une exposition qui a lieu du 15 janvier au 1er février 1904. 

Binic
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Collection extérieure
Binic

Pierre Roche (1855-1922)
1906
Gypsographie
H.10,9 x L.10,6 cm
Collection particulière

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Pierre Roche imagine un projet de fontaine qu’il expose au salon de la Société nationale des Beaux-Arts en 1912. Le motif de la sirène, récurrent dans ses créations, se prête parfaitement à la fonction de l’œuvre. Un hippocampe envoie un puissant jet d’eau contre une conque tenue par la sirène, démultipliant les effets de jaillissement de l’eau. Une version en bronze est installée à Marseille en 1920. Elle a été attribuée à tort à Berthe Girardet.

Fontaine La Sirène 
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Collection extérieure
Fontaine La Sirène 

Pierre Roche (1855-1922)
1912-1920
Bronze
Marseille, Parc Chanot

 

Fontaine La Sirène 
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Collection extérieure
Fontaine La Sirène

Pierre Roche (1855-1922)
1912-1920
Bronze
Marseille, Parc Chanot

 

Sculptures de l’Église Saint-Jean de Montmartre
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Collection extérieure
Sculptures de l’Église Saint-Jean de Montmartre

Pierre Roche (1855-1922)
1903
Paris 18e arrondissement
photographie

Dans le dernier tiers du XIXe siècle, les façades des immeubles à Paris s’affranchissent de la rigueur haussmannienne. Le percement de la rue Réaumur en 1897 crée une émulation entre architectes et sculpteurs. Au numéro 39 de la rue, Pierre Roche imagine deux cariatides inspirées de son amie Loïe Fuller, le visage souriant, et supportant un balcon. Le naturel, le réalisme de la pose et des visages s’éloignent des canons académiques et montrent l’originalité de l’artiste même dans un cadre architectural monumental. Les Cariatides seront exposées à Société nationale des Beaux-Arts.

Cariatides
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Collection extérieure
Cariatides

Pierre Roche (1855-1922)
1901
Pierre de taille 
Paris, 39 rue Réaumur (2e arrondissement)

 

La statue, commandée par la ville de Paris en 1905, est installée un an plus tard dans le square du Palais Galliera. Cette allégorie du mois d’avril, symbolisé par le corps juvénile d’une jeune fille, évoque le renouveau du printemps après le répit de l’hiver. Pierre Roche joue sur la multiplicité des matériaux pour illustrer la fonte de la neige qui laisse éclore des fleurs d’or. L’emploi des formes courbes Art nouveau inspirées de la nature convient parfaitement à l’univers des jardins qu’affectionne Pierre Roche. 

Fontaine Avril
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Collection extérieure
Fontaine Avril

Pierre Roche (1855-1922)
1906
Pierre de Bourgogne, bronze, or, pâte de verre blanche, H. 4.35 m (piédestal et statue)
Paris, square du Palais Galliera, ville de Paris, inv.COA-1669ROC 
 

Retrouvez les œuvres de Pierre Roche toujours dans l’espace public sur cette carte interactive 

Chaque épingle correspond à une œuvre de Pierre Roche dans l’espace public. N'hésitez pas à cliquer sur les points pour obtenir plus d'informations et voir les images. Pensez à utiliser le – ou  +, en haut à gauche, pour réduire ou agrandir la carte. Pour mettre la carte en plein écran, cliquer sur le pictogramme "plein écran". Il y a des œuvres de Pierre Roche à Binic, Pordic, Douai, Nancy, Paris, Tulle ou Marseille.

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Voyages

De ses premiers voyages en Italie en 1880 et 1881, alors qu’il n’a pas encore abandonné son premier métier de pharmacien pour se consacrer à une carrière d’artiste, Pierre Roche rapporte de nombreux croquis de paysages. Il n’aura de cesse de voyager : en Suisse, en Angleterre, à travers la France, mais aussi en Orient (Algérie, Égypte, Maroc). Roche décrit, dessine et peint à l’aquarelle ce qu’il voit dans des carnets ou sur des feuilles libres. Il se constitue ainsi un ensemble de motifs et forme aussi bien son œil que sa main. 
Parallèlement, Roche nourrit son imaginaire de lieux surnaturels, de personnages légendaires ou mythiques, et assimile des références extra-occidentales. Comme il le note dans son journal le 3 octobre 1888, ses propres lectures alimentent son univers "Je viens de lire des légendes bien curieuses de Chine ; c’est un peu le ton des milles et nuits mais souvent avec plus de délicatesse."
 

Voyages "réels"

Ces cinq aquarelles peintes lors d’un voyage effectué en 1886 appartiennent à une série consacrée à l’Algérie et plus particulièrement à la Kabylie. Pierre Roche, qui débute alors sa carrière d’artiste, détaille les coutumes et traditions, les costumes et les conditions de vie de ce peuple des montagnes.

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Les gypsographies de Roche, de Fès à Paris, de l’Égypte au Maroc, témoignent de son appétit d’horizons nouveaux. Il adapte ainsi l’ancienne tradition du Grand Tour, durant lequel les jeunes artistes partaient pendant plusieurs mois, voire plusieurs années se former en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, en Grèce ou encore en Orient. Il doit cet attrait pour les voyages au peintre de paysage Narcisse Berchère, professeur à l’école d’art La Palette, qu’il fréquente à Paris.

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Voyages oniriques

Proche de plusieurs représentants du symbolisme, mouvement avec lequel il a de nombreuses affinités, Pierre Roche recherche l’insolite et le fantastique. Par ses choix d’encrage aux tonalités froides, il crée volontiers dans ses estampes des ambiances énigmatiques et mélancoliques. Dans Le Château des songes, un être réduit à une simple silhouette suit un chemin sinueux menant à un palais à travers ce qui semble être un astre lumineux et mystérieux. L’encrage irrégulier accentue l’aspect nébuleux de l’estampe. 

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Faune et flore

Pharmacien avant d’être artiste, Pierre Roche étudie la nature avec acuité et y puise volontiers son inspiration. Il se compose des répertoires de formes qui abondent son univers créatif, comme ce grand alguier (herbier d’algues). Les végétaux et animaux – plantes et algues, insectes, batraciens, oiseaux, mammifères… – peuplent ainsi son œuvre et s’hybrident selon sa volonté, créant des formes nouvelles qui nourrissent tous les aspects de sa production artistique. L’artiste laisse libre cours à sa fantaisie décorative. 
Dans les œuvres de Pierre Roche représentant des animaux et végétaux, l’influence de l’Art nouveau et celle de l’art japonais sont particulièrement prégnantes. Cette dernière se manifeste dans les formes et les couleurs choisies par l’artiste, ainsi que dans ses choix de techniques qu’il élabore et perfectionne à l’aune des maîtres de l’estampe japonaise. Le 1er mai 1890, il note ainsi dans son journal "L’Exposition des gravures japonaises est ouverte et elle est des plus intéressantes. Les procédés comme les colorations y sont d’un art tout à fait particulier. Le papier dont la partie est satinée et gaufrée à certains endroits prend une part extrême à la signification de la gravure. Les nuances très délicates dans un premier temps 1600 et quelques deviennent plus violentes et plus ocrés vers notre époque et 1800 environs où règne en maître Hokusai. Ce beau talent est d’une souplesse merveilleuse, il possède la gamme entière de toutes ces œuvres charmantes et est d’une variété de procédés, de coloration et de composition dont on peut donner difficilement l’idée."
 

Aquarelles estampées

En 1892, l'artiste commence ses expérimentations sur papier avec ces délicats gaufrages rehaussés à l'aquarelle, inspirés des surimono japonais. Pierre Roche a pu en voir à Paris chez le collectionneur et marchand d’art japonais Siegfried Bing qui lui offre son soutien pour publier ses estampes. Chaque épreuve présente un gaufrage très léger, parfois à peine perceptible. Elle est ensuite peinte à la main par l’artiste, et donc toujours unique. 

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Insectes

Les insectes sont omniprésents dans l’œuvre de Pierre Roche et offrent un inépuisable vivier de motifs décoratifs. L’artiste pose aussi sur les papillons, scarabées, libellules et mouches un regard presque scientifique. Il recherche dans ses aquarelles estampées un effet très réaliste, révélant ses capacités de fin observateur et dessinateur. Les espèces qu’il étudie sont ainsi précisément reconnaissables. 

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L’Estampe originale

La revue L’Estampe originale (1893-1895) défend l’estampe comme œuvre d’art à part entière. Le directeur André Marty y édite des artistes comme Paul Gauguin ou Édouard Vuillard. Ceux-ci conçoivent des œuvres originales, imprimées en un petit nombre d’exemplaires souvent numérotés et signés pour en renforcer le caractère authentique et précieux. Pierre Roche est sollicité à deux reprises afin de promouvoir ainsi son travail. Il imprime Algues marines gypsographie bicolore, tirée à 100 épreuves, publiée lors de la quatrième livraison, (octobre-décembre 1893, n°35) et La Salamandre, lithographie sculptée éditée pour l’album qui clôture la série (9ème livraison, mars 1895, n°91).

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Alguier

Constitué à l’âge de 19 ans, alors que Roche est apprenti pharmacien, cet alguier témoigne de l’intérêt précoce du futur artiste pour les formes de la nature. Les alguiers (herbier d’algues) de son fonds d’atelier sont des compilations de formes et de couleurs qui lui servent d’inspiration pour de nombreux dessins et estampes. Le spécimen de l’espèce dictyopteris polypodioides de cet alguier semble ainsi être fidèlement reporté dans sa planche Algues marines pour L’Estampe originale.

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Alguier de Pierre Roche, verso en forme de cœur, "Souvenir de Dinard 1874"
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Collection extérieure
Alguier de Pierre Roche, verso en forme de cœur, "Souvenir de Dinard 1874"

Pierre Roche
Plume sur papier blanc imbriqué dans une feuille de papier brun
Paris, Petit Palais, inv. PPL229
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015

 

Plantes

Pierre Roche est membre fondateur de l’Académie des Arts de la fleur et de la plante. L’institution, créée en 1903, réunit des artistes pour lesquels la flore est source d’inspiration. Installée dans un bâtiment de l’établissement horticole de la Ville de Paris qui gère les squares et jardins de la capitale (l’actuel jardin des serres d’Auteuil), l’Académie dispense des cours gratuits à des artistes confirmés : Pierre Roche assure ceux de modelage. 

Supports de plantes
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Collection extérieure
Supports de plantes

Pierre Roche (1855-1922)
1911-1912
Terre cuite
Photographies
Collection particulière
 

Supports de plantes
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Collection extérieure
Supports de plantes

Pierre Roche (1855-1922)
1911-1912
Terre cuite
Photographies
Collection particulière
 

Dîners japonais

La Société des Amis de l’art japonais, créée en 1892 à l’apogée du japonisme par le marchand d’art Siegfried Bing, organise jusque dans les années 1930 huit dîners par an. Ce sont des moments de partage pour un cercle restreint d’amateurs et de collectionneurs. À partir de 1906, des cartons d’invitation d’inspiration japonaise sont créés pour ces occasions par des artistes comme George Auriol, Jules Chadel ou encore Pierre Roche. Ce dernier propose de 1908 à 1914 neuf gypsographies tirées chacune à dix exemplaires. Ces rares et délicates invitations deviennent alors à leur tour des objets de collection. 

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Animaux

Pierre Roche observe ses modèles dans la nature et les dessine sous tous les angles afin de les reporter ensuite sur ses gypsographies ou ses plaquettes et médailles. L’artiste a une prédilection pour les insectes, les oiseaux et la faune aquatique, mais ne s’y limite pas. La plaquette Tête de Tigre est quant à elle créée à partir d’une photographie de chat mort conservée dans sa documentation. L’historien de l’art Paul Vitry la présente comme "une curieuse plaquette où une tête de chat écorchée prend des allures de grand fauve". À l’origine, elle devait orner une porte.

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Le Crabe  
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Collection extérieure
Le crabe

Pierre Roche (1855-1922)
Grès émaillé
10 x 10 x 0,8 cm
Paris, Petit Palais, inv. PPS3851
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015
 

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Lévrier
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Collection extérieure
Lévrier

Pierre Roche (1855-1922)
Photographie
Fonds documentaire Pierre Roche, Petit Palais
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015

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Plat La Grenouille
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Collection extérieure
Plat La Grenouille

Pierre Roche (1855-1922)
Vers 1897, 
Grès émaillé d’Alexandre Bigot, 
Diam. cm : 24,5
Musée des Arts décoratifs, 
inv. 8565.

Grenouille
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Collection extérieure
Grenouille

Pierre Roche – Alexandre Bigot 
1900
Grès émaillé d’Alexandre Bigot
H. : 3,9 : L. 8 ; P. 7 cm
Musée des Arts décoratifs 
Inv. : 27962

La Fée Morgane

Roche est fasciné par les mythes et traditions anciennes. Le motif de la sirène est un de ses thèmes favoris. La Fée Morgane s’inspire d’un personnage légendaire. Fée ou esprit des eaux, son pouvoir est bénéfique comme redoutable. Pour cette représentation, Roche transforme les bras et les pieds de la fée en nageoires, et ses cheveux en algues. Les courbes et ondoiements de ses membres sont caractéristiques de l’esthétique Art nouveau. 

La Fée Morgane
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Collection extérieure
La Fée Morgane

Pierre Roche (1855-1922)
1904
Satuette en bronze et plomb, médaillon en bronze, socle en marbre noir 
H. 83 x L. 24,5 x P. 16 cm (dont base)
 Paris, Musée d’Orsay, inv.RF 3281
 
 

Hybridations

D’étranges hybridations peuplent les créations de Pierre Roche qui mêle avec plaisir les éléments de la faune et de la flore. La forme ventrue d’une théière fusionne avec les courbes ondoyantes d’un têtard, des bustes de femmes semblent jaillir d’ailes et de queues d’oiseaux dans plusieurs gypsographies et médailles, tandis que les extrémités du corps humain de la Fée Morgane se divisent en nageoires délicates.

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Cherchant à créer des objets esthétiques et utiles à la vie quotidienne, Pierre Roche a inventé ces masques de route afin de protéger le visage des automobilistes d’éventuels accidents. Il est lui-même très tôt conducteur de voiture. Avec ce curieux masque, il anticipe aussi l’hybridation de l’homme et de la machine.

Masques de route
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Collection extérieure
Masques de route

Pierre Roche (1855-1922)
1901
Argent ou aluminium repoussé
Photographie
Collection particulière
 

Arts décoratifs

Si Pierre Roche destine souvent ses œuvres à une élite ou à son cercle d’amis, il a également pour ambition de proposer un art social, accessible à un plus large public. Dans une démarche propre à l’Art nouveau, il cherche aussi à abolir la hiérarchie entre les arts majeurs et les arts mineurs. Il crée par exemple Sa théière en forme de têtard en est un bon exemple. Il la fabrique en étain pour un usage quotidien, mais la décline aussi en argent, dans une version plus luxueuse, pour l’exposer au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts. Il produit également des assiettes émaillées avec le céramiste Alexandre Bigot.

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Cette luciole aurait été créée pour éclairer la galerie L’Art Nouveau de Siegfried Bing. L’ampoule se place sous le ventre de l’animal. 

La Luciole
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Collection extérieure
La Luciole

Pierre Roche (1855-1922)
1896
Bronze
H. 20,5 x L. 22 x P. 16 cm
Collection particulière

Le lézard, cadran solaire,
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Collection extérieure
Le lézard, cadran solaire,

Pierre Roche (1855-1922)
1912, 
Bronze
H. 11 x L. 17 x P. 17 cm
Collection particulière

Boîte aux lettres
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Collection extérieure
Boîte aux lettres

Pierre Roche (1855-1922)
1908
Bronze
H. 11 x L. 20 cm
Collection particulière

La Salamandre, fer à repasser
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Collection extérieure
La Salamandre, fer à repasser

Pierre Roche (1855-1922)
1908
Bronze
H. 10 x L. 16 x P. 9 cm
Collection particulière

Montage

Pierre Roche porte une attention particulière à la présentation des œuvres. Il peut être simple participant lors de salons ou de manifestations, mais aussi commissaire d’exposition. Les photographies d’expositions conservées dans son fonds d’atelier témoignent de ses recherches en la matière. Le montage très raffiné de cette estampe en est un autre exemple. Le papier choisi, gaufré, et jouant du contraste entre le noir et l’or, montre la grande influence de l'art japonais sur l'artiste. 

illustration
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Collection extérieure
Sirène hippocampe

Pierre Roche 
1896
Gypsographie montée sur papier japonais
24 x 20 cm  (53 x 35 cm montage)
Institut National d'Histoire de l'Art,
inv. EM ROCHE 17

Pierre Roche au  Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, Grand Palais
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Collection extérieure
Pierre Roche au  Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, Grand Palais

1901
Photographie
Collection particulière

illustration

Loïe Fuller

Figure mythique du Paris fin de siècle, Loïe Fuller révolutionne le spectacle vivant en faisant tournoyer ses voilages, tel un papillon, éclairé par des projections lumineuses multicolores. Elle inspire nombre d’artistes de son temps, de Toulouse-Lautrec à Rodin. Ami de la danseuse, Pierre Roche la dessine, croquant le mouvement de sa silhouette, et la sculpte, restituant de manière virtuose le déploiement de ses voiles dans l’espace. Il laisse de nombreux portraits de son égérie et lui a même consacré un livre illustré avec le critique d’art Roger Marx. Le 24 février 1893, Pierre Roche indique dans son journal "Déjeuné ce matin chez Roger Marx avec la Loïe Fuller, petite tête singulière et volontaire de vieille miss anglaise. Les gestes un peu communs mais tout à fait vifs ; les yeux petits et brillants, parlant avec volubilité et gaité. Fort éprise de tout ce qui touche aux arts, spontanée autant qu’on peut l’être, sans faire modestie et tout à fait à l’aise. Rien de la danseuse de l’Opéra dans son allure, de la gaminerie bien naturelle. Les aquarelles lui plaisent beaucoup, elle promet de revenir autant qu’on voudra."

Loïe Fuller

L’Américaine Loïe Fuller est une véritable icône du Paris 1900. Elle a participé à un profond renouvellement des arts du spectacle, avec ses procédés d’éclairages électriques et phosphorescents. Loin de la danse académique, ses chorégraphies sont innovantes et s’appellent "danse serpentine", "danse du feu" ou encore "danse du lys". Arrivée en Europe en 1892, elle s’attache à la capitale française où elle poursuit ses recherches, connaît un immense succès et noue des liens avec de nombreux artistes et scientifiques. 

La Loïe Fuller
Danse fleur de lotus
France 1897 Production : GAUMONT
©Collection Lobster Films

Pierre Roche et Loïe Fuller

Pierre Roche a travaillé à plusieurs occasions pour son amie Loïe Fuller, qui est son modèle favori. Il a notamment participé à la conception du décor de son théâtre-musée pour l’Exposition universelle de 1900. Deux cariatides en gardent l’entrée, surmontée d’une frise présentant le visage de cette personnalité iconique, et une sculpture grandeur nature de la danseuse en couronne le sommet. Comme dans le dessin préparatoire présenté ici, les voiles comme collés au corps de Loïe Fuller semblent s’envoler derrière elle, donnant une impression de mouvement à la sculpture.

Le théâtre de la Loïe Füller à l’Exposition universelle de 1900 Photographie Collection particulière ©Famille Massignon
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Collection extérieure
Le théâtre de la Loïe Füller à l’Exposition universelle de 1900

Photographie
Collection particulière

La statue de Loïe Fuller dans l’atelier de Pierre Roche
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Collection extérieure
La statue de Loïe Fuller dans l’atelier de Pierre Roche

Henri Garnier
Photographie
Collection particulière

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L’édition de Loïe Fuller

Pierre Roche crée un ensemble de gypsotypies pour illustrer un texte de Roger Marx sur Loïe Fuller. De ce projet, le Petit Palais possède l’exemplaire dédicacé par Loïe Fuller "à mon très grand ami Pierre Roche", ainsi que l’exemplaire de travail de l’artiste avec ses essais de mises en page et de mises en couleur (1904). Il résume à lui seul les 10 ans de recherches nécessaires pour constituer cette édition d’art. Publiée à 130 exemplaires par la Société des Cent Bibliophiles, elle contient dix-huit gypsotypies sur papier japonais. Pierre Roche se passionne pour le mouvement et, à l’instar d’Etienne-Jules Marey et Eadweard Muybridge, analyse et décompose les positions de la danseuse dans l’espace. Les dessins aux tonalités chaudes et douces ont été réalisés lors des spectacles de la danseuse et révèlent la grâce de ses mouvements, et la belle expressivité de ses voiles. Le motif décoratif de la girouette poursuit cette recherche sur le tourbillonnement de sa robe pénétrée par le vent. Enfin, Pierre Roche n’omet pas de représenter Loïe Fuller au repos, offrant d’elle un rare portrait intimiste.

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"Ce matin la séance dans la loge de la Loïe Fuller, son air avenant et bon enfant, sa complaisance a pour aura son sourire de danseuse et l’exhibition de toutes ses robes (bien mal peintes en vérité). La conversation sur le divan au sujet des dessins, ses observations et son idée d’aller couper des violettes à sa robe pour me les offrir afin d’avoir les couleurs. La délicatesse chez cette femme qui le montre en scène, chose rare." Journal de Pierre Roche, 27 mars 1893

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Statuette de Loïe Fuller

Cette statuette représentant Loïe Fuller l’est une des œuvres les plus connues de Pierre Roche. Elle frappe par l’expressivité plastique puissante du grand voile déployé par la danseuse, qui prend des allures de flamme. L’effet décoratif du drapé ondulé et tournoyant est loué par les critiques qui admirent cette sculpture à l’occasion de plusieurs salons, et surtout à l’Exposition universelle de 1900. 

Statuette [Loïe Fuller]
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Collection extérieure
Statuette [Loïe Fuller]

Pierre Roche 
1889-1909
Bronze noir à patine rousse; socle en marbre noir
H. 50,5 x L. 28,5 – P. 30 cm
Musée des Arts décorartifs, inv. 27955

La Loïe Fuller
La Danse du feu
France 1899 Production : STAR FILM
Réalisation : Georges MELIES
©Collection Lobster Films

 

Pierre Roche installe en haut de sa maison située rue de la Ville Évêque à Pordic une girouette à l’effigie de Loïe Fuller. Elle sera exposée au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts de 1902, et sera décrite ainsi par Paul Vitry "C’est une gracieuse figurine de femme enveloppée de longs voiles collants qui flottent derrière elle et laissent transparaître le modelé délicat de son jeune corps. La pointe de son pied seule touche le pivot ; tout son corps se porte en avant et son bras tendu indique la direction du vent."

Carnet à dessin : Etude pour une girouette. Loïe Fuller
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Collection extérieure
Carnet à dessin : Etude pour une girouette. Loïe Fuller

Pierre Roche (1855-1922)
1896-1897
Crayon graphite
Petit Palais
PPD5804
 

La fille des vents, girouette. Loïe Fuller, modèle de Pierre Roche pour la Ville Évêque
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Collection extérieure
La fille des vents, girouette. Loïe Fuller, modèle de Pierre Roche pour la Ville Évêque

Henri Garnier
1896-1897
Photographie
Collection particulière

Photographies de Loïe Fuller

On connaît plusieurs tirages de ces photographies de Loïe Fuller faisant tournoyer ses voiles dans un jardin, dues au photographe américain Harry C. Ellis, arrivé en France en 1900. Il immortalise plusieurs des figures iconiques exécutées par la danseuse pendant ses représentations. Évoquant à la fois des fleurs, des flammes, des oiseaux ou encore des papillons, elles font écho aux recherches sur l’hybridation des formes de la nature conduites par Pierre Roche. Ce dernier conservant plusieurs photographies de la danseuse dans son fonds d’atelier.

Loïe Fuller dansant
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Collection extérieure
Loïe Fuller dansant

Harry C. Ellis
Entre 1900 et 1922 
Aristotype gélatine sur papier baryté
24,2 x 19,5 cm
Paris, Petit Palais, inv. PPPH00771
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015

Loïe Fuller dansant
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Collection extérieure
Loïe Fuller dansant

Harry C. Ellis
Entre 1900 et 1922 
Aristotype gélatine sur papier baryté
24,2 x 19,5 cm
Paris, Petit Palais, inv. PPPH00772
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015
 

Loïe Fuller dansant
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Collection extérieure
Loïe Fuller dansant

Harry C. Ellis
Entre 1900 et 1922 
Aristotype gélatine sur papier baryté
24,2 x 19,5 cm
Paris, Petit Palais, inv. PPPH00774 
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015
 

Loïe Fuller dansant
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Collection extérieure
Loïe Fuller dansant

Harry C. Ellis
Entre 1900 et 1922 
Aristotype gélatine sur papier baryté
24,2 x 19,5 cm
 Paris, Petit Palais, inv. PPPH00775
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015

Pierre Roche écrit à son sujet dans son journal le 4 janvier 1894

"Impression de force nerveuse extraordinaire dans ce corps de femme dans ses gestes sa voix son regard mais surtout lorsqu’elle commence à esquisser des pas de danse avec des ondulations souples et nerveuses des détentes de ressort d’acier. Et puis son talent de comédienne de femme très fine très rusée modifiant son ton et ses allures pour chacun. Non pas bon garçon mais très femme à l’occasion. Lerolle en sait quelque chose." 

Loïe Fuller dansant
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Collection extérieure
Loïe Fuller dansant

Harry C. Ellis
Entre 1900 et 1922 
Aristotype gélatine sur papier baryté
24,2 x 19,5 cm
Paris, Petit Palais, inv. PPPH00776
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015

illustration

Affiches à la feuille d’or

La revue littéraire La Plume commande des affiches pour annoncer le Salon des Cent, manifestation qu’elle accueille de 1894 à 1900, dans le hall de son siège, au 31, rue Bonaparte, à Paris. La revue comme le salon participent à un mouvement de revalorisation et de reconnaissance de l’art de l’estampe. Ce salon est surtout réservé à des collectionneurs ou des amateurs d’œuvres uniques ou à petits tirages. Les estampes comme les affiches, éditées à un petit nombre d’exemplaires, créées par des artistes défendus par la revue, deviennent rapidement des objets de collection à part entière. 

Restauration des affiches à la feuille d’or

Pierre Roche crée deux spectaculaires affiches pour lesquelles il emploie de la feuille d’or. Il pousse ainsi à son extrême l’idée que l’affiche est une forme d’art à part entière et peut être précieuse, collectionnée pour elle-même. Ces affiches sont représentatives de son travail sur les matériaux rares et les processus techniques complexes.
Deux grandes affiches à la feuille d’or ont été restaurées pour être présentées dans l’exposition. Alexandre Pandazopoulos, conservateur-restaurateur du patrimoine spécialisé dans les œuvres d’art sur papier, a conduit cette opération. Les tâtonnements techniques de l’artiste expliquaient en partie leur état : elles présentaient de nombreux plis, déchirures, lacunes et soulèvements. Son travail a permis de présenter les affiches lors de l’animation des collections "L’esprit Art Nouveau. La donation Pierre Roche au Petit Palais" (10 mars – 11 septembre 2022) : les déchirures ont été consolidées avec du papier teinté à l’aquarelle, et les lacunes fragilisant le papier ont été comblées. En revanche, l’intervention n’incluait pas de mise à plat générale de l’affiche étant donné sa fragilité générale et le caractère expérimental des techniques mises en œuvre. Il n’était en effet pas souhaitable de minimiser les dégradations propres aux expérimentations et au processus créatif de l’artiste, telle la trame de plis. Enfin, les affiches ont été montées sur un carton qui permet de les manipuler et de les ranger de manière plus sûre, ou encore de les présenter encadrées.
 

Affiche La Plume
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Collection extérieure
Affiche pour le Salon des Cent

Pierre Roche (1855-1922)
1896
Feuille d'or églomisée
H. 55 x L. 45 cm
Petit Palais, inv. PPG5873
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015

Affiche La Plume
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Collection extérieure
Affiche La Plume

"La vitrine est partie sans encombre et placée à La Plume.  Il y aura aussi à cette exposition des gypsographies, un entrefilet dans le numéro du mois et un article sur les statues de neige signé"

Journal de Pierre Roche, 3 décembre 1894

 

Affiches à la feuille d’or

En 1896, Roche publie dans La Plume un article intitulé "Verres églomisés. Le mot et la chose". Il y retrace l’histoire de cette technique qui consiste à fixer une couche de verre, sous laquelle un dessin a été peint, sur une feuille d’or ou d’argent. Il la transpose dans le domaine des arts graphiques l’année suivante en créant deux affiches pour le Salon des Cent. Pierre Roche propose une allégorie féminine du journal – plume de paon ou bien plume d’écriture. Il joue sur la superposition des encres sur la feuille d’or pour créer ce qu’il appelle une églomisation.

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illustration

Le processus créatif

À la fin du XIXe siècle, Pierre Roche participe au renouvellement de l’art de l’estampe. Il s’inspire notamment des surimono d’Hokusai, luxueuses estampes, et de l’églomisation sur verre, technique employée dès l’Antiquité et développée au XVIIIe siècle, qu’il applique au papier, au parchemin ou au mica. Ses "écritures sur plâtre", ses estampes "de sculpteur" ou "de médailleur", comme les désignait le critique Roger Marx, contribuent à revivifier le domaine de l’image imprimée. De ses innovantes aquarelles estampées colorées à la main, épreuves absolument uniques, à ses gypsographies sur plâtre au modelé d’une grande douceur et au tirage limité, ces objets précieux en trois dimensions témoignent de sa maîtrise subtile du relief et de la couleur qu’il applique à l’estampe. Pour produire en série, il transpose ses gypsographies sur du métal et propose alors des gypsotypies dont les matrices sont en cuivre ou en cuivre aciéré. Il invente également une technique sur pierre lithographique sculptée pour satisfaire aux nombreux tirages de L’Estampe originale.
Le fonds d’atelier parvenu au Petit Palais comporte des dessins préparatoires, des matrices et des étapes de travail inédites d’aquarelles estampées, de gypsographies, de gypsotypies, et d’églomisations, mais aussi de médailles. Tous permettent de mieux comprendre le processus créatif éminemment original de Pierre Roche et témoignent de sa soif d’invention et d’expérimentation. Ces œuvres graphiques précieuses révèlent ainsi la virtuosité technique de l’artiste autant que sa singularité créative. 

Pierre Roche n’hésite pas à prendre la plume pour décrire ses procédés créatifs et ses partis pris :

"Sur un léger bas-relief dont les creux sont calculés pour reproduire dans la contrepartie des aspérités propres à retenir l’encre on prend un moule en plâtre. C’est dans ce plâtre que le papier comprimé à la main doit chercher à la fois l’encre et le modelé."
Pierre Roche, "La Gypsographie et son avenir", Revue Encyclopédique, 15 aout 1896.

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"Les gypsographies sont imitées ; j’ai vu Sagot qui en annonce ; il appelle ainsi tout ce qui est gravure avec sailli sur le papier. Il en fait remonter l’invention à Roche et n’a aucune idée de la particularité du procédé."Journal de Pierre Roche, 7 novembre 1894

 

La Danse de l’ombre (Loïe Fuller)
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Collection extérieure
La Danse de l’ombre (Loïe Fuller)

Pierre Roche (1855-1922)
1920
Gypsographie
Collection particulière

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Gypsographie

Estampe en relief ou gaufrée élaborée à partir d’une matrice en plâtre. Pour créer un effet de matière sur l’arrière-plan de l’œuvre, l’artiste utilise un support plat en bois, en verre ou en ardoise. Il forme dessus son modèle en cire. Puis il coule sa matrice en plâtre en utilisant la technique de moulage à la cire perdue. La matrice en plâtre apparaît alors en creux. Pour l’impression, il passe une couche de gomme laque pour atténuer la porosité du plâtre et pose ses encres de couleur au pinceau. Il humidifie un papier japon qu’il va mouler à la main sur la matrice. Chaque tirage est unique. La fragilité de la matrice en plâtre limite le graveur à une trentaine de tirages.

Le bain
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Collection extérieure
Le bain

Pierre Roche
Matrice en cire sur panneau de bois pour une gypsographie
H. 16 x L. 23,5 cm
Collection particulière

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Susanne 
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Collection extérieure
Susanne 

Pierre Roche (1855-1922)
1914
Graphite
H. 28,4 x L. 16,3 cm 
Paris, Petit Palais inv. PPD5788
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015

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Gypsotypie

Estampe en relief ou gaufrée élaborée à partir d’une matrice en cuivre ou en cuivre aciéré. L’artiste modèle d’abord une maquette en cire : des marques de rifloirs, un outil à modeler, et des empreintes de doigts apparaissent largement sur plusieurs matrices et témoignent de leur modelage manuel. Puis, à partir de cette maquette, Pierre Roche crée un moule en creux et le couvre de plombagine le rendant ainsi conducteur électriquement pour la galvanoplatie. Celle-ci lui permet de reproduire fidèlement son modèle. Grâce au courant électrique, le cuivre se dépose sur le moule et forme alors une « coquille » en métal. La matrice est ainsi créée. Le motif apparaît en creux. Il encre sa matrice, humidifie sa feuille et passe l’ensemble sous une presse en taille douce. Le graveur peut effectuer jusqu’à 2500 tirages.

Cette gypsotypie sur le thème du sport témoigne des recherches de l’artiste sur l’anatomie et sur le mouvement. Les gypsographies de Roche ne peuvent fournir que de petits tirages car les matrices en plâtre sont fragiles et se cassent rapidement. Il invente donc la gypsotypie : ce procédé utilise une matrice en cuivre ou en cuivre aciéré plus robuste, et permet d’imprimer un plus grand nombre d’exemplaires.

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Technique de la gypsographie

Vidéo réalisée à partir des notes laissées par Pierre Roche
"1° Bas-relief léger en cire ou plastiline sur un fond verre, bois, ardoise etc, donnant des effets différents au tirage.
2° Moulage : creux en plâtre
3° Sur le creux en plâtre, une couche de gomme laque
4° Tirage
    - Blairotter léger bistre partout
    - Enlever au pinceau les blancs et les couleurs
    - Poser les noirs
    - Poser les couleurs
5° Encres fabriquées chez Lorilleux – grasses"
 

La Calomnie

Les multiples essais consacrés au motif de La Calomnie témoignent des différentes étapes propres à la fabrication d’une églomisation. Pierre Roche adapte au domaine des arts graphiques le procédé du verre églomisé, pratiqué dès l’Antiquité et dont il connaît des modèles créés à la Renaissance. L’artiste imagine un dessin qu’il transpose sur une matrice en acier. Il l’imprime sur une feuille transparente, par exemple du papier calque ou du parchemin. Cette feuille transparente est placée sur une feuille de fond en or ou en argent, colorée par l’artiste pour produire de délicates nuances. La superposition et l’agglomération des différentes couches produisent l’églomisation finale. La fragilité du procédé ne permet pas de nombreux tirages.

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Sycophanteia. La Calomnie, verso
Voir
Collection extérieure
Sycophanteia. La Calomnie, verso

Pierre Roche
1896-1897
Eglomisation, feuille d'argent
Paris, Petit Palais, inv. PPG5885
Don Nicole et Bérengère Massignon, 2015

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Églomisation

Ces deux objets représentant La Calomnie et la furie Erinye sont des églomisations parfaitement abouties avec l’utilisation de feuilles de mica, matériau transparent proche du verre. Ce procédé décrit dans les catalogues anciens de l’œuvre de l’artiste n’a jamais été montré ni identifié jusqu’alors. Roche pose sur le papier et les autres supports en deux dimensions un regard de sculpteur. Il donne à l’œuvre de la profondeur et du relief en superposant les feuilles et les encres. 

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Médailles

Le fonds du Petit Palais, tout à fait exceptionnel, comporte plusieurs modèles en cire et en plâtre, ainsi qu’un moule utilisé pour réaliser une médaille représentant un jeune garçon. Ces œuvres de travail, généralement détruites après la fonte des exemplaires définitifs en bronze, permettent de bien comprendre les différentes étapes du processus de création de l’artiste. Le modèle original, modelé en cire, est ensuite moulé : le moule en creux sert à la réalisation d’un modèle en plâtre, qui sert à son tour à la fonte de la médaille en bronze. 

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Tutoriel : réalisation d'une médaille en plâtre : https://www.petitpalais.paris.fr/sites/default/files/tuto_medaille_en_platre.pdf 

 

"Dorénavant, qu’importe à l’artiste les manipulations plus ou moins compliquées, les liquides plus ou moins complexes ? L’intérêt n’est plus là, il est dans le parti que son imagination saura tirer de la neige. A lui de préparer les formes délicates sur lesquelles doit se déposer ce duvet blanc, à lui de modeler les surfaces larges et arrondies autour desquelles doit se draper ce manteau neigeux."
Pierre Roche, La neige et la sculpture.

Statues de neige

Pour la réception du Tsar Nicolas II à Paris en 1896, Pierre Roche invente deux statues de glace destinées à orner l’escalier d’honneur de l'hôtel de Ville. Les deux ours étaient coulés en cuivre ou en zinc, métaux qui résistent au froid et ne se déforment pas. Un récipient d’acide sulfurique placé à l’intérieur des statues leur permettait de se couvrir d’une fine couche de neige. Il ne reste de cette innovation que ce petit modèle en bronze.
 

Ours, modèle pour des statues de neige
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Collection extérieure
Ours, modèle pour des statues de neige

Pierre Roche (1855-1922)
1896
Bronze et socle en béton 
H. 11 x L. 4,3 x P. 4,3 cm
Collection particulière

L’anatomie des formes vivantes et la radiographie

Pierre Roche s’enthousiasme pour une découverte encore récente, la radiographie. Afin d’encourager les artistes à s’emparer de cette technique, il écrit des articles à ce sujet, comme dans la revue L’Art décoratif en 1908 : "La radiographie, comme un œil d’une puissance surhumaine, pénètre l’homme tout entier et tout vivant. Les rayons traversant à la fois, mais avec une résistance qui les différentie, les muscles et les os, l’image qu’ils donnent projetée sur un écran ou sur une plaque photographique, est bien autrement instructive que celle d’un organisme mort et décomposé."

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illustration

Affinités électives

Pierre Roche s’épanouit dans un cénacle intellectuel et artistique dont on ressent l’influence sur son œuvre. Parmi ses maîtres figure le sculpteur Aimé-Jules Dalou qui l’a encouragé à se consacrer à une carrière artistique. Il reçoit également les conseils du peintre Alfred Roll et note dans son journal, le 18 mars 1890, que "Roll est toujours fort aimable, c’est un homme tout d’une pièce, assez sûr de lui-même je suppose avec une sorte de timidité singulière et qu’on retrouve souvent chez les artistes. La façon dont il me traite est si amicale avec une réserve assez difficile à caractériser que je ne sais s’il est sûr de son fait." Le 24 avril 1890, il rencontre pour la première fois Rodin : "Je suis passé au Champs de Mars j’y ai été présenté à Rodin, fort aimable, onctueux dirai-je ne se livrant certes pas mais élogieux". Son cercle amical comprend également des écrivains, des artistes, des amateurs et des critiques, tels Siegfried Bing, Jean-Paul Laurens, Paul Vitry, Roger Marx, Louis Vauxcelles, Charles-Marie Dulac ou encore Joris-Karl Huysmans. Ses gypsographies ou églomisations étant souvent destinées à ce petit cercle de connaisseurs, la production de Roche conserve encore aujourd’hui un caractère confidentiel.

Huysmans

Pierre Roche rencontre en 1892 l’écrivain et critique d’art Joris-Karl Huysmans, avec lequel il partage des affinités symbolistes. Il illustre à sa demande le frontispice de son roman La Cathédrale (1897), qu’il traduira en vitrail pour sa propre chapelle familiale située à Pordic. Pierre Roche sculpte également en 1900 le buste de son ami : la belle expressivité du visage de Huysmans témoigne de son talent de portraitiste. Ce beau portrait a été conservé par l’écrivain sa vie durant avant d’être rendu à l’artiste à la mort de Huysmans en 1907. 

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"Et je pense que peut-être avec vos si curieux procédés, vous pourriez trouver un frontispice encore invu et tout à fait original"
Lettre de Huysmans à Pierre Roche, 6 avril 1897.

 

Le fonds Pierre Roche du Petit Palais conserve les états préparatoires à l’élaboration de son frontispice pour l’ouvrage La Cathédrale de Huysmans. Ils permettent de comprendre le processus créatif de l’artiste. Pierre Roche aime réutiliser les mêmes motifs qu’il décline en sculpture, en gravure ou en objets décoratifs. 
 

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La cathédrale
Voir
Collection extérieure
La cathédrale (recto)
Vitrail d’après La cathédrale églomisée de Pierre Roche 
Voir
Collection extérieure
Vitrail d’après La cathédrale églomisée de Pierre Roche

1898
Verre, plomb
H. 84 x L. 61 x P. 2 cm
Collection particulière

La cathédrale
Voir
Collection extérieure
La cathédrale

Huysmans/ Pierre Roche
1898
Parchemin églomisé
H. 19 x L. 15 cm
Collection particulière

Dalou

Cette gypsographie est un hommage de Roche à son maître Jules Dalou. L’artiste propose également une version du buste en bronze et même un monument qui ne sera jamais achevé. Réalisé en 1902 à partir d’un masque mortuaire, le visage émacié et nerveux de l’artiste se distingue par une puissance expressive, louée par la critique. Le buste sera acheté par la Ville de Paris en 1912.

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 "Dalou me donne des conseils pratiques ; les mesures de l’oreille au front au nez au menton les deux arcades zygomatiques toutes marquées par une fiche en bois dans la terre. Il est impossible d’être plus naturellement obligeant et encourageant."
Journal de Pierre Roche, 22 septembre 1891

 

Saint Jean-Baptiste

Pierre Roche aime varier les matériaux pour ses sculptures et mélanger différents types de métaux et de pierres. Il se sert de l’iconographie de saint Jean-Baptiste comme d’un prétexte pour jouer des contrastes. Les traits juvéniles du visage du saint sont sculptés dans un marbre blanc, tandis que le socle est en marbre noir orné d’une médaille en bronze : le contraste offre une vision prémonitoire de la tête décapitée du personnage biblique. Le buste sera exposé à la Société nationale des Beaux-Arts en 1902.

Saint Jean-Baptiste
Voir
Collection extérieure
Saint Jean-Baptiste

Pierre Roche (1855-1922)
1901
Buste en marbre blanc, socle en marbre noir, bas-relief en bronze
Musée des Arts décoratifs, inv. PR 2005.192.1 

À partir de janvier 1889, Pierre Roche fréquente régulièrement Charles-Marie Dulac (1866-1898) dont il reçoit les conseils et exécute le buste. Il voyage avec lui en juin 1890 :

"Séjour à Vézelay charmant, conversé avec Dulac ; curieuse impression de ce produit parisien au milieu de la grande et imposante nature. Charmant, généreux et artiste jusqu’aux bouts des doigts, à peine entamé par Montmartre. Par quel étrange mystère est-il amoureux de cette cathédrale de la Madeleine."

En novembre 1892, Pierre Roche admire

"les lithographies de Dulac très intéressantes, d’un beau dessin et d’un coloris d’une finesse exquise"

et dès 1894, il illustre l’ouvrage Cantique des créations de son ami de plusieurs cartouches.

 
Citations tirées du Journal de Pierre Roche
 

Escargot et Papillon
Voir
Collection extérieure
Escargot et Papillon

Pierre Roche (1855-1922) et Charles-Marie Dulac (1866-1898)
1897
Lithographie
Détail du cartouche pour l'illustration du Cantique des créatures de Charles-Marie Dulac
Institut National d'Histoire de l'Art
 

image d'illustration

Dialogue par l’art – Pierre Roche et son fils, Louis Massignon

Pierre Roche est le père de Louis Massignon (1883-1962), islamologue de renom, professeur au Collège de France et à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, catholique mystique, précurseur de dialogue islamo-chrétien et intellectuel engagé. Il lui prodigue une éducation ouverte et complète alliant études, voyages, sports et arts. Mais le jeune Louis est tiraillé entre ce père agnostique, épris de science, et une mère très pieuse. En 1900, face aux doutes existentiels de l’adolescent, l’artiste lui présente, la même semaine, des amis francs-maçons et l’écrivain converti Joris-Karl Huysmans. Cette dernière rencontre sera décisive et orientera, plus tard, la spiritualité massignonienne autour des valeurs de compassion réparatrice, de souffrance rédemptrice et de substitution mystique. 
Discret et attentif, Pierre Roche appuie de ses relations les débuts du jeune arabisant. Il le fait accompagner par un ami, le sculpteur Pierre Saintes, lors de sa première expédition au Maroc en 1904. Son ami, l’égyptologue Gaston Maspero, favorise la nomination du jeune diplômé d’arabe à l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) au Caire, en 1906. Grâce à un ami, le général Léon Beylié, il lui obtient une mission archéologique à Bagdad en 1908, puis supervise son rapatriement alors que le jeune homme, malade du paludisme et frappé par une crise mystique, vient d’échapper à une arrestation pour espionnage dans une Mésopotamie en proie aux troubles politiques. 
Face à la brusque conversion de son fils dans ces circonstances dramatiques, le père incroyant cherche à le comprendre et entame avec lui un dialogue par l’art. Ses œuvres font écho aux préoccupations spirituelles de son fils et tissent des ponts par-delà leurs différences. 
 

L’inspiration religieuse chez Pierre Roche

Agnostique plutôt qu’athée, Pierre Roche vit mal le baptême et la confirmation de son fils, voulus par sa dévote épouse. Esprit libre plutôt que libre-penseur, il se refuse à entrer dans la franc-maçonnerie et démissionne de la Ligue des Droits de l’Homme pendant la "Querelle des inventaires" où des troubles entourent le transfert des biens d’Eglise aux associations cultuelles créées par la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat. Il pense en effet que même les catholiques ont le droit d’être défendus. Symbole de son souci d’équilibre, il place à l’entrée de sa maison de la Ville Évêque à Pordic, les statues du barde Gwenc’hlan et de Saint Yves, patrons de la Bretagne païenne et chrétienne. Bien qu’incroyant, il multiplie les sujets religieux. Il participe au renouveau de l’art sacré avec des décors pour l’église Saint-Jean de Montmartre. Il sculpte sa propre chapelle funéraire à Pordic (Côtes-d’Armor). Elle est ornée d’une tête de Christ inspirée du suaire de Turin et de bas-reliefs représentant les Sept Miséricordes tirées de l’Évangile de Mathieu. Pierre Roche n’est pas un homme de foi, mais d’espérance ; son sceau porte la devise "Spero" avec deux sirènes entrelacées. 

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Louis
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Collection extérieure
Louis

Pierre Roche (1855-1922)
1884
Plâtre patiné
Matrice pour la gypsographie
Collection particulière

Louis
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Collection extérieure
Louis

Pierre Roche (1855-1922)
1887
Marbre et socle en bois
Collection particulière

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Gypsographie du château d’el-Okheïdir

Cette gypsographie de Pierre Roche est inspirée d’une photo de son fils, prise en 1908, alors qu’il effectue une mission archéologique périlleuse aux environs du château d’el-Okheïdir (Irak actuel). Arrêté comme espion, menacé de mort, Louis Massignon vit une commotion mystique qu’il appellera "La Visitation de l’Étranger". La prière et l’hospitalité des musulmans marquent son parcours de retour à la foi catholique. Présidant à sa conversion, il voit comme intercesseurs : le mystique soufi du Xe s. Hallâj, Charles de Foucauld, et deux amis croyants de son père, Huysmans et le peintre Charles-Marie Dulac. 

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El Okhaydhir
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Collection extérieure
El Okhaydhir

Louis Massignon (1883-1962)
Photographie, tirée de l’ouvrage de Louis Massignon, Mission en Mésopotamie (1907-1908), T 1, Pl. IV
Collection particulière

Gypsographie de Christine l’Admirable, 1902

Pierre Roche réalise cette gypsographie de la mystique flamande du XIIIe s. à la demande de Huysmans. Louis Massignon la gardera dans son bureau toute sa vie, y méditant sur le mystère de la mort et de la compassion réparatrice. Cette "colombe poignardée" est pour lui une figure de "compatiente", néologisme par lequel il nomme ces femmes visionnaires ou stigmatisées, souvent en marge de l’Église, et qui, par l’offrande de leur souffrance, œuvrent pour le salut de tous. Lors d’une conférence donnée pour les 700 ans de l’anniversaire de la mort de Christine l’Admirable, il confie à cette sainte son père mort incroyant. 

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 "On y voyait, tout en haut, Christine, les mains jointes, orante, en extase, perchée comme un oiseau sur la plus haute poutre d’un gibet ; tandis que les suppliciés, pour qui elle intercédait, pesaient de leurs cadavres tordus, aux crocs du charnier, tout en bas ; sous un soleil brumeux" (EM I, p. 363).

"J’ai maintenant chez moi, sous les yeux, chaque jour, cette estampe, quand je prie ; la pensée de la mort présente, comme en tranchée. Elle me redit les confidences désespérées de plusieurs, rencontrées au seuil de l’agonie, amis jadis heureux qui se sont finalement suicidés, tandis que par une intervention inattendue, Dieu m’a refait chrétien. Jésus est là, vigilant à travers l’image de cette Sainte Christine nous criant que rien n’est impossible en amour, que la prière peut tout oser, qu’elle enlèvera nos âmes jusqu’à Dieu, à jamais, hors du cachot de nos péchés, des tombeaux de nos bonnes résolutions défuntes, de nos serments parjurés, de nos vœux trahis". (EM I, p. 364).

Louis Massignon, "L’apostolat de la souffrance et de la compassion réparatrice au XIIIe siècle", Écrits Mémorables, t. I (1924), Paris, Editions Robert Laffont, 2009, pp. 350-364

 

Médaille de Jeanne d’Arc (Jeanne d’Arc avait pour prier la croix de son épée), 1918

Pierre Roche voue une grande admiration à la "pucelle d’Orléans" à laquelle il dédie un projet de monument en 1890, deux zincographies représentant la chambre de Jeanne d’Arc en 1889 et cette médaille en 1918. En 1905, Louis Massignon est signataire d’une pétition contre Amédée Thalamas qui avait traité la sainte de fille à soldat, ce qui lui vaut d’être recalé à l’agrégation d’histoire et le pousse à partir au Caire, en 1906, début de sa carrière d’arabisant. Le père incroyant et le fils converti scelleront leur réconciliation en se rendant ensemble en pèlerinage à Domrémy, le 18 avril 1909. Louis Massignon s’y rendra par la suite sept fois. 

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Gypsographie de St François recevant les stigmates, 1912

Représenté par Pierre Roche dans cette gypsographie, le stigmatisé de l’Alverne marque profondément la spiritualité de Louis Massignon. C’est auprès de Huysmans, en 1900, qu’il découvre le privilège de la stigmatisation comme voie de sainteté, à la suite du Christ crucifié. En 1932, il devient tertiaire franciscain. La rencontre entre saint François d’Assise et le sultan al-Kâmil, à Damiette, en 1219, vécue comme un signe précurseur du dialogue entre chrétiens et musulmans, guide la fondation, en 1934, de la Badaliya ("substitution" en arabe), une union de prières pour le salut des musulmans et non leur conversion. 

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Médaille Jesus Caritas, 1920

Pierre Roche sculpte ce cœur surmonté d’une croix, accompagnés de la devise "Dieu est Amour", emblème de Charles de Foucauld. Cet officier, devenu explorateur au Maroc, se convertit au catholicisme au contact de la foi des musulmans. Devenu prêtre, il finit par se fixer à Tamanrasset où il mène une vie de prière et d’étude auprès des Touaregs. Louis Massignon le contacte d’abord en tant que jeune scientifique, par l’entremise du Général Lyautey et d’un ami de son père, Henry de Castries. Après sa conversion, il rencontre l’ermite du Hoggar en 1909, puis en 1913, et songe même à le rejoindre. S’ensuit une intense correspondance. A la mort de Foucauld en 1916, il devient son exécuteur testamentaire. Il n’aura de cesse de défendre la mémoire de "son frère aîné parti au désert" et de perpétuer son œuvre spirituelle, en contribuant notamment au procès de canonisation qui devrait aboutir en 2022. En 1953, cette médaille servira de matrice à celle de Badaliya, une union de prières créée par Louis Massignon. Le cœur de Jésus y est transpercé par la lance du Golgotha. On peut y lire écrit en arabe : "Jésus fils de Marie, c’est lui l’Amour". 

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Sceau et statues du barde Gwenc’hlan et de Saint Yves
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Collection extérieure
Sceau et statues du barde Gwenc’hlan et de Saint Yves

Pierre Roche (1855-1922)
1902-1904
La Ville Évêque, Pordic
 

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Portes du caveau familial Les Sept Miséricordes
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Collection extérieure
Portes du caveau familial Les Sept Miséricordes

Pierre Roche (1855-1922)
1910
Bas-relief, plomb
Cimetière de Pordic

Cette grande gypsographie de Pierre Roche présente le moment de la Résurrection, où Jésus aurait dit à Marie-Madeleine "Noli me tangere" (ne me touche pas). Pierre Roche insuffle du mouvement à sa composition afin d’évoquer le passage du monde terrestre au monde spirituel. 

Noli me tangere
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Collection extérieure
Noli me tangere

Pierre Roche (1855-1922)
1910
Gypsographie
Collection particulière

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La mort et la guerre

Dans la lignée du symbolisme, Pierre Roche affectionne les allégories macabres, comme l’Ankou ou le Faucheur. Avec la Première Guerre mondiale, la mort envahit le quotidien de l’artiste. Son fils Louis Massignon (1883-1962) est mobilisé. Pierre Roche, trop âgé pour rejoindre le front, réalise alors une série de "médailles de guerre" qui évoque, sur un mode allégorique et poétique, les quatre années du conflit et leur cortège d’événements tragiques ou héroïques. Paul Vitry, conservateur des musées nationaux et ami de Pierre Roche, écrit dans l’avant-propos du Catalogue de Guerre des médailles, médaillons, plaquettes, jetons et gypsographies de Pierre Roche en 1918 : "Fixer dans le cadre restreint d’une médaille ou d’un jeton, à l’aide du langage convenu de la symbolique classique, le souvenir des grands faits de l’histoire d’un règne, éclairer au moyen du texte laborieusement condensé d’une inscription latine, le sens et la valeur des événements, telle était la tâche à laquelle s’attelaient officiellement, sous l’ancien régime, l’Académie des Inscriptions inspiratrice, puis les dessinateurs et graveurs, exécutants des médailles. Le roi distribuait ces médailles aux personnages qu’il prétendait honorer, les curieux en formaient des collections, des livres somptueux […] Un artiste, sous le coup direct de l’émotion des jours que nous traversons, à mesure que se déroule la chaîne des grands faits historiques que nous vivons, dans une pensée pieuse d’exaltation patriotique et d’hommage, s’est imposé à lui-même le programme d’antan."

Grandes gypsographies

Pour les tirages de ces grandes gypsographies aux thématiques inquiétantes, voire macabres, Roche privilégie des encres aux teintes sombres ou crépusculaires. Il représente La Goule, créature surnaturelle aux pieds fourchus, femelle du vampire, qui se nourrit des cadavres, l’Ankou, collecteur des âmes des défunts selon la tradition bretonne ou encore Le Faucheur, allégorie plus répandue de la mort.

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Médailles

De 1914 à 1918, Pierre Roche réalise environ 80 médailles qu’il rassemble après la guerre sous le titre Une Histoire métallique de la guerre. Classées par année, ces médailles évoquent, comme un journal de bord, les grands événements de la Première Guerre mondiale : la mobilisation de l’été 1914, la vie dans les tranchées, la bataille de Verdun mais aussi l’espoir revenu, en 1918, avec le retour de l’Alsace à la France. 

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Pierre Roche et la guerre

L’Histoire métallique de la guerre est sans conteste le chef-d’œuvre de Pierre Roche dans l’art de la médaille. L’artiste sait choisir des allégories puissantes et expressives, à la fois héritières du symbolisme et parfaitement adaptées à la tragédie de la guerre moderne. Ainsi dans le Sous-marin allemand, un immense bras aux doigts crochus surgit du fond de l’océan pour engloutir une frêle embarcation. 

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Tirages

Pierre Roche décline également son Histoire métallique de la Guerre sous forme de gypsographies et de gypsotypies. Le motif de Qui meurt quand la patrie est vivante Qui serait vivant si la patrie était morte est ici repris suivant différentes techniques. Les nombreux tirages d’essai de gypsographies présentés mettent en avant l’originalité de chaque exemplaire. Imprimés à la main par l’artiste, ils permettent chacun des jeux d’encrages uniques et sont autant d’occasions d’expérimentation. 

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Le Retour
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Collection extérieure
Le Retour

Pierre Roche 
1918
Médaille uniface en bronze
Paris, Musée d'Orsay, inv.  MEDOR1265

La Mort

Ce buste en terre cuite polychrome appartient sans doute à un projet de décor inachevé. Le visage hiératique de La Mort est rehaussé de touches verdâtres sur les paupières et les lèvres, évoquant le bleuissement d’une noyée et accentuant l’étrangeté de l’œuvre. Cette iconographie unique dans son œuvre montre une nouvelle fois l’influence du courant symboliste dont la mort est une thématique centrale.

La Mort
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Collection extérieure
La Mort

Pierre Roche (1855-1922)
1895
Terre cuite émaillée 
H. 17 x L. 15,4 x P. 8 cm
Musée des Arts décoratifs, inv.27961 
 

Le fonds d’archives du Petit Palais

Le fonds d’atelier de Pierre Roche comporte un ensemble d’archives, de livres et de documents très complet sur la vie et l’œuvre du sculpteur. L’intégralité en est conservée au Centre de ressources documentaires du Petit Palais, devenu depuis 2015 un lieu de référence pour l’étude de l’artiste.

 

Ce fonds a été inventorié et reconditionné en dix boites de conservation et deux classeurs de photographies. Son contenu, très riche, permet de documenter le processus créatif des œuvres de l’artiste et l’ensemble des procédés originaux de création de Pierre Roche. S’y trouve une série complète de documents préparatoires et de sources iconographiques, regroupée en dossiers thématiques et chronologiques.

De nombreux articles et revues, des photographies d’œuvres ainsi que le catalogue de l’artiste recensant toutes ses créations dispersées à travers la France et à l’étranger, permettent de reconstituer l’essentiel de sa carrière.

Les archives comprennent des lettres et des documents techniques, des brouillons, des cartes de visites, des invitations, des brevets, qui apportent des renseignements inédits sur la genèse de certaines œuvres et notamment sur la création de l’Histoire métallique de la guerre. Elles témoignent également de la participation du sculpteur à de nombreux salons et expositions entre 1900 et 1910, comme les salons de la Société Nationale des Beaux-Arts, les Salons d’Automne, ou les expositions du musée Galliera.

Une partie du fonds concerne les dons faits par la famille à différents musées après la mort du sculpteur en 1922.

Une section spécifique contient quant à elle des documents sur les travaux personnels du fils de Pierre Roche, Louis Massignon, et aborde des sujets religieux ou relatifs au monde musulman.

 

Ce fonds très riche est à la disposition des chercheurs. Il est consultable sur rendez-vous au Centre de ressources documentaires du Petit Palais

 Nous vous renvoyons également vers le site consacré au fils de Pierre Roche, Louis Massignon : https://louismassignon.fr/ressources/archives/musee-du-petit-palais-2/

 

Le fonds d’archives du Petit Palais
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Collection extérieure
Le fonds d’archives du Petit Palais

Programmation autour de l'exposition

ACTIVITÉS

 

Adultes et adolescents à partir de 14 ans

Atelier estampe : gaufrage en couleur

En salle, avec une plasticienne spécialisée en estampe, les participants découvrent les estampes en relief de Pierre Roche autour de la nature. En atelier, ils réalisent une composition en relief sur le thème végétal, qui sera ensuite imprimée en gaufrage sur papier sous la presse à gravure puis colorée.

Durée 4h. 20€  

10 participants maximum. Matériel fourni. Apporter un tablier.

Mardi à 13h30

5, 19 avril ; 17, 31 mai ; 14, 28 juin

Billetterie en ligne ici ou sur petitpalais.paris.fr

Atelier modelage : empreinte en plâtre

En salle, avec un plasticien sculpteur, les participants découvrent les œuvres sculptées de Pierre Roche inspirées de la nature. En atelier, à partir d’éléments végétaux, ils réalisent un relief modelé en cire qui sera ensuite moulé en plâtre pour obtenir une empreinte.

Durée 4h. 20€  

10 participants maximum. Matériel fourni. Apporter un tablier.

Vendredi à 13h30

11, 25 mars ; 8 avril ; 20 mai ; 3, 17 juin ; 8 juillet

Billetterie en ligne ici ou sur petitpalais.paris.fr

Atelier modelage et estampe : la gypsographie, estampe sur plâtre

Cet atelier propose de découvrir la technique originale de la gypsographie qui permet de créer une estampe en relief colorée sur papier à partir d’une matrice en plâtre.

La première journée, accompagnés d’un plasticien sculpteur, les participants découvrent en salle les œuvres de Pierre Roche. En atelier, ils réalisent une empreinte en plâtre, moule pour la création de gypsographies.

La seconde journée, avec une plasticienne spécialisée en estampe, après l’observation en salle des œuvres de Pierre Roche, ils réalisent en atelier, à partir de leur moule en plâtre, des gypsographies, impressions sur papier en relief et en couleurs. 

Sur deux journées

Durée 2 fois 6h - 60€

10 participants maximum. Matériel fourni. Apporter un tablier.

Vendredi de 10h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30

Déjeuner libre entre 12h30 et 13h30.

22 et 29 avril ; 24 juin et 1er juillet ; 26 août et 2 septembre

Billetterie en ligne ici ou sur petitpalais.paris.fr

 

AUDITORIUM

Conférence
"Pierre Roche, un esprit Art nouveau"

Claire Pélissier, historienne de l’art 
Principalement connu comme sculpteur, Pierre Roche fut avant tout l’un des artistes les plus actifs dans le renouveau des arts décoratifs français à la fin du XIXe siècle. Artiste
protéiforme plaçant le modelage à l’origine de toutes ses créations, il s’attacha tout au long de sa prolifique carrière à abolir les barrières académiques établies entre arts majeurs et mineurs.

vendredi 15 avril à 15h

Remerciements

Le Petit Palais remercie tout particulièrement Nicole et Bérengère Massignon pour leur grande générosité.

Claire Pélissier, spécialiste de Pierre Roche, a produit le premier travail universitaire sur l’œuvre de l’artiste (Mémoire de DEA Le sculpteur Pierre Roche (1855-1922). Un artiste inventeur oublié, Paris IV-Sorbonne, 2005) et nous a ce faisant ouvert la voie.

 

Pour leur regard précieux et leur travail sur le fonds Pierre Roche du Petit Palais, nous adressons nos remerciements les plus chaleureux aux restaurateurs du patrimoine : Laura Caru, Delphine Elie-Lefebvre, Sarah Gonnet, Bruno Le Namouric, Sophie Lennuyeux-Comnène, Alexandre Pandazopoulos, Karine Stragier.

Pour leur concours exceptionnel, nous adressons notre reconnaissance à Maria Chiba et Serge Bromberg de la Collection Lobster Films.

 

Nous remercions nos collègues des autres institutions qui ont apporté leur concours à ce projet et ont permis de faire avancer nos réflexions sur l’artiste. Valérie Sueur-Hermel, conservateur responsable de l'estampe du XIXe siècle à la Bibliothèque nationale de France et Nathalie Muller, responsable de la collection d'estampes modernes de la Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art.

Au musée d’Orsay, Edouard Papet, conservateur général, François Blanchetière, conservateur, Isolde Pludermacher, conservatrice en chef chargée des prêts, Odile Michel, cheffe du service de la régie des œuvres, Béatrice Remoissenet, régisseuse des œuvres, Stéphane Bayard, chargé du suivi des prêts, Denise Faïfe, documentation Peinture.

Au musée des Arts décoratifs, Audrey Gay-Mazuel, conservatrice, Chloé Demey, chef du service éditorial, Éve Briend, Pôle éditions et images, et Luna Violante régisseur. À l’ARCP, Aurélia Caillot, régisseure et Agnès Gall-Ortlik, chef de l’Atelier de restauration et conservation des photographies de la Ville de Paris.

 

Nous remercions également très chaleureusement les stagiaires qui nous accompagnés tout au long de ce projet : Victoria Chiado-Orblin, Justine Harambillet, Pierre Husson, Clotilde de Petiville et tout spécialement Tristan Fourmy.

Pour leur aide, nous remercions Patrick Lecouffe, Gérard Jouhet, Manuella Moscatiello, Fabiana Oliveira, Lou Ragasol-Barbey, Julien Raineau.

 

 

 

Cette exposition virtuelle est le pendant d’une animation des collections, présentée dans le parcours permanent du Petit Palais du 10 mars au 11 septembre 2022, et valorisant près de 130 œuvres de Pierre Roche. Pour leur implication dans cet accrochage, que soient remerciées les personnes suivantes : 

 

COMMISSARIAT GÉNÉRAL

Christophe Leribault, conservateur général,

président de l’Établissement public du musée d’Orsay et du musée de de l’Orangerie

Juliette Singer, conservatrice en chef,

directrice par intérim du Petit Palais (octobre 2021 - février 2022)

 

COMMISSARIAT SCIENTIFIQUE

Cécilie Champy-Vinas, conservatrice du patrimoine, directrice du musée Zadkine

Joëlle Raineau-Léhuédé, collaboratrice scientifique arts graphiques, Petit Palais

Clara Roca, conservatrice du patrimoine, chargée des arts graphiques,

livres et photographies après 1800, Petit Palais

 

SCÉNOGRAPHIE, GRAPHISME ET ÉCLAIRAGE

StudioTovar : Alain Batifoulier et Simon de Tovar

 

RÉALISATION SCÉNOGRAPHIQUE

Aménagements : Ateliers des musées de la Ville de Paris

Soclage : Le Socle

Signalétique : L’Atelier

Secrétariat d’édition : Nordcompo

Traductions anglaises : Emma Lingwood

 

LOGISTIQUE

Transport des oeuvres : Bovis et Direction des collections de Paris musées

Accrochage : Bovis et équipe du Petit Palais

 

CONSERVATION-RESTAURATION

Laura Caru, Delphine Elie-Lefebvre, Sarah Gonnet, Bruno Le Namouric,

Sophie Lennuyeux-Comnène, Alexandre Pandazopoulos, Karine Stragier

 

PARIS MUSÉES

Anne-Sophie de Gasquet, directrice générale

 

PETIT PALAIS, MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LA VILLE DE PARIS

Annick Lemoine, directrice

Delphine Capdepuy, secrétaire générale

Vincent Roy, secrétaire général adjoint, sécurité et bâtiment

Frédéric Coquet, secrétaire général adjoint, ressources humaines

Alice Le Gall, cheffe du service surveillance, sécurité et accueil

Didier Pothin, responsable maintenance bâtiment et logistique

Marius Adin, peintre

Stéphane Minasoglu, menuisier

Cécile Maisonneuve, cheffe du service des expositions et de la régie

Charlotte Piot, adjointe à la cheffe de service, responsable de la conservation préventive

Jean-Charles Dupuy et Patrick Pinel, adjoints techniques et installateurs

Roxanne Sassot, monteuse-encadreuse

Mathilde Beaujard, cheffe du service communication et presse

Monique Bouscasse, chargée de communication

Mathilde Techer, assistante communication

Fabienne Cousin, cheffe du service éducatif et culturel

Catherine André, chargée de projets médiation et accessibilité

Françoise Chatillon, responsable de programmation auditorium et événements

Cécile Betoux, intervenante plasticienne gravure

Isabelle Duchange, intervenante conférencière

Alexandra Garnier, intervenante plasticienne

Damien Granelle, intervenant plasticien sculpture

Sylvie Colomb, cheffe du service des ressources documentaires

Marguerite de Massé, cheffe du service de la valorisation

Jonas Dubreuil-Tuffery, chargé de la valorisation

 

Et toute l’équipe du Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

 

DIRECTION DES EXPOSITIONS ET DES PUBLICATIONS

Julie Bertrand, directrice

Fanny Hollman, directrice adjointe et cheffe du service des expositions

Béatrice Abonyi, responsable de la muséographie et de la scénographie

Charlotte Giraud, chargée du suivi budgétaire et administratif

 

DIRECTION DES COLLECTIONS ET DE LA RECHERCHE

Charles Villeneuve de Janti, directeur

Maximilien Durand, directeur adjoint des collections

Emmanuelle Bas, régisseuse des oeuvres, responsable des réserves mutualisées

Christian Hubert, chargé du suivi de la conservation préventive, de la restauration et des acquisitions

Nathalie Vialaron, adjointe à la responsable des réserves mutualisées

Frantz Marignale, agent de maîtrise

Stéphane Chantalat, chef du service Informatisation et Numérisation des Collections

 

DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT DES PUBLICS, DES PARTENARIATS ET DE LA COMMUNICATION

Josy Carrel-Torlet, directrice

Nina Garnier, cheffe du service communication

Blandine Cottet, adjointe à la cheffe du service communication, responsable partenariats et publicité

Florian Brottes, chargé de communication

Andréa Longrais, chargée des relations presse et des relations publiques

Hélène Boubée, chargée de l’éditorialisation numérique

Scarlett Greco, cheffe du service numérique

Marine Baudry, responsable projet et médiation numériques

Kristel Fauconnet, responsable projet et médiation numériques

Frédérique Leseur, cheffe du service développement des publics

Audrey Della Faille, chargée de l’offre culturelle et événementielle

 

DIRECTION ADMINISTRATION ET FINANCES

Alice Lebredonchel, directrice

Agathe Duhamel, cheffe du service financier

et adjointe à la directrice administrative et financière

Eva Cecotti, responsable du pôle juridique

Jérôme Berrier, chef du service achats et logistique

Clémence Raunet, acheteuse publique et adjointe au chef du service achats et logistique

 

Et l’ensemble des collaborateurs de Paris Musées