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5 chefs-d’œuvre à découvrir au musée Cernuschi

Publié le 2 septembre 2020

Rouvert depuis le 16 juin, le musée Cernuschi vous attend à deux pas du parc Monceau.

Nous sommes ici dans l’ancien hôtel particulier du collectionneur Henri Cernuschi (1821-1896), féru d’arts asiatiques. 12 000 œuvres y sont conservées, dont une partie est présentée dans un nouveau parcours permanent.

Une visite s’impose ! La preuve en cinq chefs-d’œuvre à découvrir au plus vite.

Tremblez devant le Tigre dit « tora »

Quelle posture, quel regard ! Ce Tigre dit « tora » en bois laqué et doré a été réalisé pendant l’Époque Edo (1603-1868) au Japon.

Acheté initialement par la célèbre Sarah Bernhardt (1844-1923) au marchand d’art Siegfried Bing (1838-1905), il est ensuite passé dans les mains d’Henri Cernuschi (1821-1896), la comédienne ayant eu un besoin urgent d’argent.

Haut de 88 centimètres et large d’1 mètre 37, ce tigre sculpté aux yeux incrustés était célèbre chez les amateurs parisiens d’art japonais et japonisant, qui appréciaient son mouvement, comme saisi sur le vif, et son naturalisme. Très impressionnant !

tigre tora

Tigre en bois laqué dit "tora" 虎 , Bois laqué et doré, yeux incrustés, Époque Edo (1603-1867), XVIIIe-XIXe siècle, M.C. 2162 © Paris Musées / Musée Cernuschi. Photo Stéphane Piera

Le Bouddha Amida (Amida butsu) haut de 4 mètres 40

Bouddha Amida (butsu)

Buddha Amida (Amitābha), Bronze, Entre 1603 et 1867, Anonyme, H. 440 x l. 255 cm, M.C. 2078

© Paris Musées / Musée Cernuschi. Photo Pierre Antoine

Il n’a pas changé d’endroit : depuis plus d’un siècle, le Bouddha Amida (Amida butsu) accueille les visiteurs dans la grande salle du haut de ses quatre mètres, la main levée et la tête auréolée.

Nous sommes ici en présence d’Amida, figure importante du bouddhisme, assis sur un siège de fleurs de lotus : sa main droite fait se toucher le pouce et l’index. Cette position se nomme vitarka mudrā et symbolise l’argumentation de la doctrine.

Ce Bouddha du XVIIIème siècle est un rescapé : il a survécu à l’incendie qui a détruit le temple qui l’abritait dans le quartier de Meguro à Tōkyō. Cernuschi l’a acheté en 1871, l’a fait voyager en pièces séparées et l’a fait remonter à Paris par les ateliers Barbedienne.

Symbole politique, le Bodhisattva (pusa) en bronze doré

Bodhisattva

© Stéphane Piera / Musée Cernuschi / Roger-Viollet

Bodhisattva, bronze doré, dynastie Ming (1368-1644), règne de Yongle (1403-1424), Paris, Musée Cernuschi.

C’est l’un des plus célèbres empereurs chinois. Troisième nom de la dynastie Ming, Zhu Di (1360-1424) devenu l’empereur Yongle se convertit au bouddhisme tibétain et fait réaliser dans différents ateliers impériaux des objets d’une grande valeur, inspirés des modèles de l’époque Yuan et du Tibet.

Cette sculpture du Bodhisattva (pusa) haute comme un petit homme (1 mètre 37 sur 66 centimètres de large) présente une dorure d’une grande qualité et, sur sa base, la marque de règne, qui témoignent de son origine impériale.

Elle conjugue deux influences esthétiques : les nombreux bijoux triangulaires et le corps tout en courbes sont inspirées de l’art népalotibétain, tandis que la tête, assez massive, est plutôt chinoise.

Cette sculpture porte aussi un message politique : l’inscription chinoise est traduite en tibétain et en lantsa (une écriture utilisée pour transcrire des textes en sanscrit), rendant évident l’aspect diplomatique du patronage du bouddhisme par l’empereur chinois.

 

La pièce mystérieuse : le vase you dit « la Tigresse »

Vase you dit « la Tigresse »

© Paris Musées / Musée Cernuschi. Photo Stéphane Piera

Vase you dit « la Tigresse ». Bronze, XIe siècle av. J.-C. H.35,2 cm × L.23,6 cm × P.23,3 cm. M.C. 6155. Achat, 1920.

Daté du XIème siècle avant Jésus Christ, ce vase d’une trentaine de centimètres de hauteur a été réalisé à l’aide d’un moule à pièces, tout comme les bronzes rituels de l’époque des Shang (vers 1500-vers 1050 av. J.-C.). Mais son usage reste incertain...

Son iconographie, riche et représentée avec force détails, a fait l’objet de plusieurs hypothèses : s’agit-il d’une scène de prédation ? D’une relation de protection d’un homme ou d’un groupe par un animal ? Ou par une entité figurée sous forme animale ? Ou encore, d’une forme de communion entre une sorte de chaman et un esprit ?

Un peu de musique avec le Gandharva (feitian) jouant du pipa

Gandharva (feitian) jouant du pipa

© Paris Musées / Musée Cernuschi. Photo Stéphane Piera

Gandharva (feitian) jouant du pipa. Grès, dynastie des Wei du Nord (386-534), fin du Ve siècle

Comme elle est charmante, cette sculpture en grès, haute de 43 centimètres, qui représente un musicien en faible relief !

Créé durant la dynastie des Wei du Nord (386-534), il ornait probablement le site de Yungang, avec d’autres musiciens et d’autres danseuses.

Ceux-ci devaient souligner et appuyer l’importance des bouddhas et bodhisattvas qu’ils entouraient. Ils faisaient partie d’un décor foisonnant, qui permettait aux fidèles de s’échapper du monde matériel et profane pour se tourner vers la spiritualité…

 

 

 

 

 

 

Pour aller plus loin

Découvrez l'histoire du musée sur son site internet : www.cernuschi.paris.fr

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