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4 peintres danois incontournables au XIXème siècle

Publié le 24 novembre 2020

Au Petit Palais, une exposition riche de 200 œuvres met en lumière l’âge d’or de la peinture danoise au XIXème siècle, plus précisément entre 1801 et 1864. En attendant sa réouverture, focus sur quatre peintres majeurs de la peinture danoise.

Pendant ces quelques décennies, les artistes, les écrivains et les scientifiques vécurent et travaillèrent dans une harmonie parfaite, encouragés par la bourgeoisie danoise. Actuellement fermée au public conformément aux recommandations gouvernementales, l’exposition se découvre à travers son catalogue, riche d’une vingtaine d’essais et disponible en « click & collect » dans les librairies. Et pour vous donner un petit aperçu des merveilles qui attendent dans l’ombre, focus sur quatre peintres majeurs de la peinture danoise.

Le plus célèbre : Christoffer Eckersberg (1783-1853)

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C’est lui qui ouvre l’exposition, en sa qualité de précurseur et de père de l’âge d’or danois. Christoffer Eckersberg se forme à l’Académie royale des beaux-Arts de Copenhague avant de faire un long voyage initiatique de six années, qui le mène notamment à Paris, où il étudie auprès du grand Jacques-Louis David durant un an, puis à Rome, comme c’est la coutume chez les artistes du XIXème siècle. Il y côtoie des artistes danois, et surtout s’emploie à perfectionner son approche du paysage.

Eckersberg s’éloigne rapidement de la peinture idéalisée danoise et transporte son chevalet dans la nature, qu’il étudie avec soin. Ses compositions sont habitées d’une grande rigueur, qui leur donne tout leur équilibre. Rentré au pays, il devient professeur puis directeur à l’Académie royale ; son rôle est très influent et ses élèves sont nombreux. C’est lui qui, le premier, invite les élèves à travailler directement dans la nature, lui aussi qui initie les cours d’après des modèles nus féminins. Cette approche naturaliste influencera durablement la scène artistique danoise !

Petit Palais

Christoffer Wilhelm Eckersberg, Femme nue faisant son chignon devant un miroir, 1841, Copenhague, collection Hirschsprung.

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Christoffer Wilhelm Eckersberg, Vue du parc de la Villa Borghèse, 1814 ©SMK Photo/Jakob Skou-Hansen

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Christoffer Wilhelm Eckersberg, Vue sur les falaises
de Møn et une corvette, 1833,
Copenhague, SMK.

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Christoffer Wilhelm Eckersberg, Vue à travers trois arches du troisième étage du Colisée, 1815. Huile sur toile, 32 x 49,5 cm, Copenhague, Statens Museum for Kunst © SMK Photo/Jakob Skou-Hansen

Le plus délicat : Christen Købke (1810-1848)

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Une vie trop courte, pour un artiste de très grand talent. Christen Købke a été l’un des élèves de Christoffer Eckersberg, et a suivi son exemple en multipliant les travaux sur le motif.

À l’Académie royale des beaux-Arts de Copenhague (où il entre à l’âge de douze ans), il se fait remarquer en étant primé à deux reprises.

Par la suite, lui aussi voyage, en Allemagne et en Italie, avant de revenir au Danemark. Là, il pratique un art d’une très grande délicatesse, en s’attachant notamment à peindre les paysages qui l’entourent, des portraits de personnes familières, des sujets ordinaires, intimes. Il ne s’agit pas pour lui d’imaginer la beauté extravagante de scènes fictionnelles, mais de rendre avec précision le charme de son environnement proche. Il meurt d’une pneumonie avant d’atteindre trente-huit ans.

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Christen Købke, Vue du haut d’un grenier à blé dans la citadelle de Copenhague, 1831 Huile sur toile, 39 x 30,5 cm, Copenhague, Statens Museum for Kunst © SMK Photo/Jakob Skou-Hansen

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Christen Købke, L’escalier de jardin donnant sur l’atelier de l’artiste à Blegdammen, vers 1845, Copenhague, SMK. 

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Christen Købke, Vue depuis les remparts de la citadelle, vers 1832, Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek.

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Christen Købke, Château de Frederiksborg vu de Jaegerbakken. Le soir, 1835. Huile sur toile, 71,8 x 103,4 cm, Copenhague, Hirschsprung Museum © Collection Hirschsprung

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Christen Købke, Une des petites tours du château de Frederiksborg, vers 1834-1835 Huile sur toile, 177 x 162 cm, Copenhague, Designmuseum Danmark © Designmuseum,Copenhague : photo Pernille Klemp

Le plus voyageur : Martinus Rørbye (1803-1848)

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Comme Christen Købke, Martinus Rørbye suit les cours de Christoffer Eckersberg à l’Académie royale des beaux-Arts de Copenhague, où il entre à dix-sept ans et se trouve également récompensé. Sa célèbre Vue depuis la chambre de l’artiste (1825) dit beaucoup de son talent et de son goût : comme bien des peintres danois de cette époque, il est attentif aux environnements intimes, mais son regard porte vers l’extérieur, vers les bateaux prêts à partir.

Martinus Rørbye voyagera en effet beaucoup. En Italie, en Grèce, en Turquie, en Norvège… Partout, il travaille à saisir la lumière et peint des scènes de genre charmantes.

Revenu au Danemark, il est remarqué pour ses peintures orientalistes, qui racontent ces régions où peu voyagent alors.

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Martinus Rørbye, Vue depuis la fenêtre du peintre, 1825. Huile sur toile, 38 x 29,8 cm, Copenhague, Statens Museum for Kunst © SMK Photo/Jakob Skou-Hansen

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Martinus Rørbye, Vue de la place d’Amalfi, 1835, Copenhague, SMK.

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Martinus Rørbye, Scène orientale. Le pont des caravanes près de Smyrne, 1838, Copenhague, Akademiraadet.

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Martinus Rørbye, Vue d’Agrigente, 1840, Sorø, Sorø Kunstmuseum.

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Martinus Rørbye, Loggia à Procida, 1835 Huile papier collé sur toile, 32 x 47,5 cm, Stockholm, Nationalmuseum Photo: Cecilia Heisser/Nationalmuseum

Les plus beaux portraits : Constantin Hansen (1804-1880)

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Dès son plus jeune âge, Constantin Hansen baigne dans la peinture. Né à Rome d’un père portraitiste, il vit ensuite à Vienne puis à Copenhague, où il grandit. Alors qu’il n’est encore qu’un jeune homme, ses deux parents meurent du typhus, et Constantin récupère les commandes de son père.

Étudiant de l’Académie royale, il profite d’une bourse pour voyager en Europe et s’attarder en Italie durant huit ans. Il excelle dans l’art de la fresque et du portrait, singulier ou de groupe.

En 1854, il devient professeur à l’Académie. Il aura treize enfants dont Elise Konstantin-Hansen, qu’il représente dans le très beau Petite fille, Elise Købke, avec une tasse (1850), et qui deviendra elle aussi une peintre célèbre.

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Constantin Hansen, Meta Magdalene Hammerich et la fille de l’artiste, Kristiane Konstantin Hansen, 1861, huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo/Jakob Skou-Hansen

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Constantin Hansen, Petite fille, Elise Købke, avec une tasse, 1850. Huile sur toile. 39x35,5 cm, Copenhague, Statens Museum for Kunst © SMK Photo/Jakob Skou-Hansen

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Constantin Hansen, Signe et Henriette Hansen, sœurs de l’artiste, 1826 Huile sur toile, 65,5 x 56 cm, Copenhague, Statens Museum for Kunst © SMK Photo/Jakob Skou-Hansen

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Constantin Hansen, Un Groupe d’artistes danois à Rome, 1837 Huile sur toile, 62 x 74 cm, Copenhague, Statens Museum for Kunst © SMK Photo/Jakob Skou-Hansen

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Constantin Hansen, Le Temple de Vesta et ses environs à Rome, 1837, Copenhague, SMK

En savoir plus sur l'exposition

L’Âge d’or de la peinture danoise (1801-1864)
Du 22 septembre 2020 au 03 janvier 2021
au Petit Palais, Avenue Winston Churchill 75008 Paris

En raison du contexte sanitaire, l'exposition sera peut-être prolongée

L’exposition est organisée en collaboration avec le Statens Museum for Kunst (SMK) de Copenhague et le Nationalmuseum de Stockholm.

www.petitpalais.paris.fr

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