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Qui est André Devambez ? Réponse en 5 œuvres au style radicalement différent !

Publié le 20 Septiembre 2022

À l’honneur d’une rétrospective riche de 250 œuvres au Petit Palais, le peintre, graveur illustrateur André Devambez (1867-1944) est un touche-à-tout oublié de la Belle Époque. Très moderne, très fantaisiste aussi, l’artiste a abordé des styles et des genres radicalement différents au fil de sa carrière… La preuve en 5 œuvres, pépites de l’exposition.

Un portraitiste habile

André Devambez, Portrait de Pierre et Valentine, 1925. Photo © RMN-Grand Palais, Adrien Didierjean

André Devambez, Portrait de Pierre et Valentine, 1925. Photo © RMN-Grand Palais, Adrien Didierjean

Né à Paris, André Devambez grandit dans un climat familial favorable au développement de sa créativité : l’entreprise créée et dirigée par son père Édouard est spécialisée dans la gravure et l’édition. Excellent dessinateur dès ses plus jeunes années, André Devambez entre aux Beaux-Arts de Paris, remporte le Prix de Rome (alors la plus haute distinction pour les artistes) et part poursuivre son apprentissage à la Villa Médicis, de 1891 à 1896.

Une fois revenu en France, il s’exerce notamment à l’art du portrait et s’attache à représenter ses proches, par exemple ses deux enfants que l’on voit grandir au fil de son œuvre, comme ici en 1925 : Pierre et Valentine.

D’un style académique, le tableau n’en est pas moins captivant puisqu’elle présente un cadrage peu commun et une composition dépouillée, inspirés du réalisme photographique de la fin du XIXe siècle, et qui confèrent à ces deux jeunes gens un air déterminé.

Un artiste « tête en l’air »

André Devambez, Le seul oiseau qui vole au-dessus des nuages, 1910. Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay), Hervé Lewandowsi

André Devambez, Le seul oiseau qui vole au-dessus des nuages, 1910. Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay), Hervé Lewandowsi

Passionné par son époque dont il croque de savoureuses scènes de genre, André Devambez est également fasciné par les avancées technologiques que connaissent les transports à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Métropolitain, automobiles, dirigeables et avions deviennent ainsi naturellement des sujets de prédilection pour l’artiste virtuose.

En 1910, il peint cette huile sur toile intitulée Le seul oiseau qui vole au-dessus des nuages : poétique, très précise, celle-ci témoigne à la fois de son observation technique des avions, et de son imaginaire débridé, qui lui permet d’oser un cadrage très audacieux surplombant les nuages et les campagnes.

En 1934, il connaît l’honneur de rejoindre le corps des peintres du ministère de l’Air.

L'éternel enfant

André Devambez, Gulliver enlève la flotte, 1909.

André Devambez, Gulliver enlève la flotte, 1909. Collection Maïk Bouchayer. Photo Jacques Boulay

Juste après son retour de Rome, André Devambez illustre La Fête à Cocqueville d’Émile Zola, qu’il publie en 1898. Déjà, on reconnaît son amour des fouilles grouillantes et des détails fourmillants. Toute sa vie, il mènera ainsi une activité d’illustrateur pour Le Figaro illustré, L’Illustration, Le Rire… Volontiers humoristique, son univers se plaît également à déborder vers le fantastique, comme en témoigne cette huile sur toile intitulée Gulliver enlève la flotte (1909), où le personnage géant créé par Jonathan Swift en 1721 lui permet un jeu d’échelle tel qu’il fait la taille d’une ville – et entre dans l’océan comme dans une pataugeoire !

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André Devambez, Aux Galeries Lafayette

André Devambez, Aux Galeries Lafayette. Photo © Musée des Beaux-Arts de Rennes - Jean-Manuel Salingue 2021

Depuis le XIXe siècle, l’essor des grands magasins ne va pas sans réclames, commandées aux artistes… dont André Devambez, qui réalise en 1908 ce dessin : Aux Galeries Lafayette, maison vendant le meilleur marché de tout Paris. Il s’adapte aux formats publicitaires (affiches, cartes-réclames, cartons d’invitation), sans toutefois assagir son style généreux. Comme ici, où paradent avec joie des jouets dans un concert de couleurs. Poupées coquettes, rangs de soldats en figurines, livre de contes, nounours meneur et ballons souriants semblent se précipiter vers le regardeur, tandis que, au fond du dessin, l’architecture luxueuse des Galeries Lafayette veille sur ses intrépides joujoux.

Paris pour passion

André Devambez, L'heure de pointe dans le métro, 1920

André Devambez, L'heure de pointe dans le métro, 1920 © Paris Musées - Musée Carnavalet - Histoire de Paris

On s’y croirait ! L’heure de pointe dans le métro témoigne non seulement du regard précédemment évoque d’André Devambez sur les nouveaux transports de son temps, mais aussi son intérêt pour la foule, et pour les scènes de son quotidien parisien. Serrés en rangs d’oignon, les pauvres citadins lui offrent un sujet de choix, posant malgré eux. Le quai, représenté fidèlement, occupe sur cette huile sur carton une place d’importance, qui témoigne aussi bien de ses cadrages photographiques que de son attachement à ancrer cette scène dans un contexte concret et reconnaissable. Tout Paris en une seule œuvre !

Informations pratiques

André Devambez. Vertiges de l'imagination

Exposition présentée jusqu'au 31 décembre 2022 au Petit Palais
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris

www.petitpalais.paris.fr

Réservation conseillée sur notre billetterie en ligne