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Le Paris de Marcel Proust en 5 lieux

Publié le 24 janvier 2022

Événement de ce début d’année 2022, l’exposition que consacre le musée Carnavalet à Marcel Proust (1871-1922) à l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance fait revivre le Paris de l’écrivain : les lieux phares de sa jeunesse, les salons qu’il côtoya, les endroits qui l’inspirèrent… Cheminons, en cinq arrêts, dans le Paris d’une vie lettrée.

1. Retour au lycée… Condorcet, dans le 9ème arrondissement

Né dans le 16ème arrondissement de Paris, Marcel Proust a été élève au lycée Condorcet de 1882 à 1889, après avoir fréquenté les bancs du cours Pape-Carpentier.

Souvent absent en raison de sa santé fragile, Marcel est toutefois un élève passionné de littérature, qui admire Anatole France et écrit dans les revues du lycée.

Ce dernier, situé dans le quartier de la Chaussée d’Antin, est fréquenté par les enfants de la bourgeoisie intellectuelle de l’époque : Proust y côtoie notamment Jacques Bizet, fils du compositeur de Carmen (1875) Georges Bizet, le futur banquier Horace Finaly ou encore le futur historien Daniel Halévy.

Visible dans l’exposition, la toile de Jean Béraud ci-dessous en illustre l’atmosphère : La Sortie du Lycée Condorcet (vers 1903).

Jean Béraud, La sortie du lycée Condorcet

Jean Béraud, La sortie du lycée Condorcet, vers 1903
CCØ Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

2. Dans la chambre la plus célèbre de toute la littérature

« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. » De cette première phrase célébrissime, il faut retenir l’importance de sa chambre dans le processus créatif de l’écrivain, à laquelle l’exposition consacre une salle entière (le musée en étant propriétaire depuis la fin des années 1970).

Son lit, un morceau des plaques de liège dont il avait fait recouvrir les murs et quelques éléments de mobilier dressent le décor le plus intime, le plus familier de l’écrivain, et donne un aperçu de l’endroit où il a imaginé et créé l’une des plus phénoménales œuvres de la littérature occidentale – il n’en sortait guère qu’à la tombée de la nuit, pour retrouver ses amis.

Lit de proust

Vue de l'exposition "Marcel Proust, un roman parisien" au musée Carnavalet © Paris Musées / Pierre Antoine

3. Dans le salon très prisé de la comtesse Greffulhe…

Bien des personnages de A la recherche du temps perdu ont été inspirés à Marcel Proust par des amis et des membres de la bonne société parisienne : ainsi la célèbre comtesse Greffulhe lui inspira-t-il la silhouette distinguée de la duchesse de Guermantes. Extrêmement belle et sophistiquée (son goût pour la mode est tout aussi célèbre qu’elle), la jeune aristocrate tenait un salon fréquenté par de nombreux écrivains et intellectuels, comme Anatole France. Mais si elle impressionna Proust, celui-ci fut par la suite peu invité dans son salon.

Quant à son cousin, le comte Robert de Montesquiou, il permit à Proust d’élaborer le portrait du baron de Charlus.

Dans l’exposition, tous deux sont représentés sur un vif dessin de Paul-César Helleu, datant de 1891.

René-Xavier Prinet, Le Balcon, 1905-190 © Caen, musée des Beaux-Arts / Patricia Touzard

René-Xavier Prinet, Le Balcon, 1905-190
© Caen, musée des Beaux-Arts / Patricia Touzard

4. Le bois de Boulogne, « place to be » des Parisiens de l’époque

Marcel Proust grandit dans un Paris transformé par les travaux voulus par Napoléon III, de vastes avenues dictent alors à la ville son allure aérée et moderne… 

Le bois de Boulogne et l’avenue qui y mène deviennent ainsi des lieux incontournables de la bonne société, qui aime à s’y montrer et s’y rencontrer, comme dans une sorte de « salon » en plein air. Les héros de la Recherche s’y promènent volontiers, se laissant imprégner par son atmosphère sensuelle de « jardin élyséen des femmes »…

Georges Stein, Cavaliers et attelages, avenue du Bois, vers 1900 © Paris Musées / Musée Carnavalet

Georges Stein, Cavaliers et attelages, avenue du Bois, vers 1900 © Paris Musées / Musée Carnavalet

5. L’Opéra Garnier, le spectacle est dans la salle !

Henri Gervex, Le bal de l'Opéra, 1886 © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Henri Gervex, Le bal de l'Opéra, 1886 © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

L’Opéra Garnier est l’un des lieux les plus importants du Paris de Marcel Proust.

L’exposition en offre plusieurs aperçus : minuscule et pâle au bout de la perspective de L’Avenue de l’Opéra, peinte en 1898 par Camille Pissarro, ou vue de l’intérieur dans Le Bal de l’Opéra de Henri Gervex (1886).

Cette dernière peinture est à l’image du regard de Proust : moins concentré sur le décor que sur les échanges entre ses personnages (un couple intime au premier plan, un échange galant en arrière-plan), il témoigne avant tout de l’atmosphère et de l’art de vivre d’une époque ivre de mondanité… et de beauté.

Informations pratiques

"Marcel Proust, un roman parisien"

Exposition présentée jusqu'au 10 avril 2022 au musée Carnavalet,
23 Rue de Sévigné,
75003 Paris

www.carnavalet.paris.fr

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