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5 choses à savoir sur la prise de la Bastille

Publié le 13 juillet 2022

C’était il y a 233 ans exactement. La prise de la Bastille est un événement si symbolique de l’Histoire française… qu’il est en réalité souvent méconnu. Ce jeudi 14 juillet 2022, une visite du musée Carnavalet s’impose : la preuve avec ces 5 objets d’archives, qui nous permettent de vous en dire un peu plus sur les coulisses et les secrets de cet événement clé de la Révolution française !

Rappel des faits : c'est quoi la Bastille ?

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Jean Houel, Vue de la démolition de la Bastille, en 1789

© Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Édifiée au XIVème siècle, la Bastille (ou plus exactement Bastille Saint-Antoine) était une grande forteresse implantée à deux pas de la porte Saint-Antoine. Cet emplacement stratégique avait été choisi afin de protéger une route qui partait de Paris et allait jusqu’au château de Vincennes. Mais rapidement, le bâtiment a été employé à d’autres usages, et est devenu une prison d’État sous Louis XI. Voltaire, Montaigne et Le Marquis de Sade en ont été les plus célèbres pensionnaires…

Fait n°1. Même sans la Révolution la Bastille aurait disparu

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Anonyme , Démolition de la Bastille

© Paris Musées / Musée Carnavalet, Histoire de Paris

En 1789, la prison est presque vide : seules sept pauvres âmes y comptent les jours, alors même que l’entretien du bâtiment coûte toujours une fortune aux finances royales. Le 14 juillet de cette même année, Louis XVI a alors déjà pris la décision de le raser… Ce que font pour lui les assaillants qui s’emparent alors d’un symbole du despotisme royal !

Fait n°2. La véritable victoire des révolutionnaires...

…n’est pas vraiment de s’être emparés du bâtiment, mais de ses précieuses réserves !

Depuis peu, la Bastille Saint-Antoine gardait en effet entre ses murs plusieurs tonnes de poudre. Or, les révolutionnaires, qui s’étaient déjà rendus aux Invalides pour y voler les 35 000 fusils déposés là, manquaient cruellement de munitions. Le 14 juillet, quelques-uns se rendent à la Bastille pour négocier avec son gouverneur, le marquis de Launay : ils réclament que les canons pointés depuis la forteresse sur la rue Saint-Antoine soient retirés, et que leur soient données les réserves de poudre. L’homme refuse, la situation dérape : quelques heures plus tard, il est tué et la Bastille tombe aux mains du peuple !

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Jean-Baptiste Lallemand, La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789

©  Paris Musées / Musée Carnavalet

Fait n°3 : dans le journal intime de Louis XVI

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Antoine-François Callet, Portrait de Louis XVI (1754-1793), roi de France, Vers 1786 

© Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

L’anecdote est bien connue : pour la journée du 14 juillet 1789, Louis XVI a écrit dans son journal un énigmatique « Rien ». Mais ce que l’on sait moins, c’est que ce n’est pas tout à fait un journal intime, mais un cahier où il évoquait en quelques mots les résultats de ses chasses, les spectacles et bals auxquels il assistait, et quelques informations sur sa santé, comme… ses hémorroïdes. Il rédigeait ce journal non pas au jour le jour, mais de manière rétrospective, à la fin du mois, voire de l’année.

Ce « rien » désigne donc non seulement le résultat de sa chasse le 14 juillet, mais aussi son regard sur la prise de la Bastille, dont il était bien évidemment au courant au moment de la rédaction de son journal.

Fait n°4. La Bastille, un excellent produit dérivé

Dès le 15 juillet, l’entrepreneur Pierre-François Palloy, débute des travaux conséquents pour démolir la phénoménale forteresse, et emploie pour ce faire 800 ouvriers. Les pierres sont pour la plupart renvoyées vers d’autres chantiers de construction… Mais l’homme prend conscience de leur potentiel commercial, et en utilise une partie pour fabriquer des « produits dérivés », sortes de souvenirs de la Révolution française : maquettes du monument, médailles, boutons, jeux de dominos…et dont une grande partie est à voir au musée Carnavalet

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Anonyme, La Bastille (oeuvre exécutée dans un bloc de pierre provenant de la Bastille), Entre 1789 et 1794.

© Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Pierre-François Palloy, Démolition de la Bastille, 1789

Pierre-François Palloy, Démolition de la Bastille, 1789

© Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

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Pierre-François Palloy, Démolition de la Bastille, 1789

© Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

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Pierre-François Palloy, Table à jeu de Palloy, Vers 1789

© Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Fait n°5 : un éléphant à la Bastille !

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Jean-Antoine Alavoine Le Chevalier, La fontaine de l'éléphant, place de la Bastille, Entre 1809 et 1819

©  Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Une fois la forteresse détruite, que faire de tout l’espace qu’elle a libéré ? Quel monument commémoratif construire pour se rappeler de la Révolution ?

En 1805, une fontaine est envisagée pour orner la place, alimentée par le canal Saint-Martin voisin. En 1810, le projet se concrétise avec un décret : « Il sera élevé, sur la place de la Bastille, une fontaine sous la forme d’un éléphant en bronze, fondu avec les canons pris sur les Espagnols insurgés ; cet éléphant sera chargé d’une tour et sera tel que s’en servaient les anciens ; l’eau jaillira de sa trompe. » Un projet très exubérant, que Napoléon pousse : mais sa chute, en 1815, fait capoter l’idée. Seuls le bassin et le socle étaient déjà construits, et demeurent aujourd’hui la base de la colonne de Juillet ! 

Pour aller plus loin...

Le musée Carnavalet conserve la plus ancienne et la plus importante collection au monde consacrée à la Révolution française !

  • Rendez-vous dans les 14 salles dédiées à la période révolutionnaire du musée Carnavalet - Histoire de Paris
  • Parcourez gratuitement l'application pour accompagner votre visite : en savoir plus

Ouvrages

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Informations pratiques

Musée Carnavalet - Histoire de Paris

23, rue de Sévigné
75003 Paris
Tél : 01 44 59 58 58

Les collections permanentes sont gratuites, en accès libre, sans réservation.
Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.

www.carnavalet.paris.fr