À la découverte du musée Bourdelle : la maison-atelier d’Antoine Bourdelle
Petite balade dans ce musée niché dans le quartier de Montparnasse et consacré à la vie et à l'œuvre de l'artiste et sculpteur Antoine Bourdelle.
Museo
À deux pas de la Tour Montparnasse, le musée Bourdelle est installé dans l’ancienne maison-atelier du sculpteur Antoine Bourdelle (1861-1929). Il y a travaillé durant 44 ans : aujourd’hui, sculptures et jardins en fleurs en font un lieu de vie et de visite passionnant, comme quitté à l’instant par l’artiste.
Le musée que l’on visite aujourd’hui a connu deux phases d’extension. L’une en 1962, par l’architecte Henri Gautruche, lui a donné son grand hall de sculptures. L’autre en 1992, signée Christian de Portzamparc, accueille régulièrement des expositions temporaires. Pourtant, l’atmosphère de travail y a été parfaitement conservée : l’atelier de sculpture d’Antoine Bourdelle est resté intact, et la pièce destinée à la peinture a été méticuleusement reconstituée. Le visiteur marche ainsi avec émotion dans les pas de Bourdelle, mais aussi dans ceux de sa femme Cléopâtre Sévastos et de ses élèves – parmi lesquels, l’immense Alberto Giacometti !
Originaire de Montauban, Antoine Bourdelle quitte sa ville natale pour Paris en 1884, et s’installe dès 1885 dans l’impasse du Maine, au cœur du Montparnasse autrefois quartier d’artistes à la fin du XIXème siècle. Cette impasse, qui a depuis été transformée en rue, restera son lieu de travail jusqu’à sa mort en 1929 ; tant et si bien que l’idée de transformer son atelier bien-aimé en musée émerge dans son esprit dès 1922.
Dans l'atelier de sculpture
C’est donc dans la partie la plus ancienne du musée que l’on commencera la visite du musée Bourdelle. On entre par une petite porte en bois dans son ancien atelier, ouvert par de grandes verrières sur le jardin.
« Peu de choses ont changé, on a même l’odeur ! » souligne Jérôme Godeau, conservateur et jardinier en chef.
Le caractère bric-à-brac a été soigneusement conservé dans cet atelier – même s’il faut, bien sûr, l’imaginer un peu plus encombré pour se figurer l’atmosphère de travail de Bourdelle et de ses élèves.
Au mur, les sculptures qu’il collectionnait, dont un kouros (une statue de jeune homme datant de la période archaïque grecque) offert par Rodin, son maître.
L'atelier de peinture
Puis, rendez-vous dans son atelier de peintre. Restauré il y a quatre ans d’après des photographies, il accueille des meubles ayant appartenu à Bourdelle, une vitrine de terres cuites antiques, des sculptures – dont une charmante de sa femme Cléopâtre, qui était l’une de ses élèves avant de devenir sa conseillère, son principal soutien.
Surtout, quelques peintures, dont un ensemble de petits portraits de sa première muse et amante Marie Laprade. Nous voici donc en plein cœur de son décor, de son intimité et de sa vie amoureuse.
Dans les jardins
Il est temps d’explorer les jardins, reconstitués il y a quelques années. Les sculptures côtoient les fleurs attirant moult étudiants en art venus croquer leurs formes des bronzes.
À l’époque de Bourdelle, le désordre débordait sur les espaces extérieurs et les jardins étaient nettement moins soignés. Aujourd’hui bien plus élégants, ils conservent leur sève vivante grâce aux crayons et aux calepins qui s’agitent dans le calme.
Le grand hall des plâtres
Direction maintenant le grand hall des plâtres, où la disposition des sculptures a été définie par la femme de l’artiste après la mort de son mari.
Rien n’a bougé depuis 1962 : on lève toujours la tête vers le superbe Centaure mourant, présenté en majesté, après avoir admiré la torsion du corps de Pénélope, conçue pour être vue en contre-plongée, et observé dans Les Fruits l’influence de Cézanne, dont Bourdelle a visité la grande exposition en 1906.
Le parcours chronologique
Terminons notre visite en entrant dans la partie du musée qui fait face à l’atelier – et qui se poursuit jusqu’à l’extension et Portzamparc : une suite de têtes de Beethoven , compositeur auquel l’artiste s’est longtemps identifié physiquement et qui était le sujet de ses nombreuses recherches plastiques…
Plus loin, des têtes polychromes soulignent son regard sur la sculpture grecques antique, à deux pas d’un socle tout en facettes qui évoque volontiers les portraits cubistes de Picasso.
Souvent, ses sculptures jouent d’un savant dialogue entre tension et relâchement, érection et effondrement. Et font de lui un homme sur le qui-vive de la modernité. Cette maison-atelier devenue musée en porte le témoignage incarné.
En savoir plus sur le musée Bourdelle
Musée Bourdelle
18, rue Antoine Bourdelle
75015 Paris
Standard : 01 49 54 73 73
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Entrée libre dans les collections permanentes.