9.	Louis Boulanger, Orientale ©Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey Paris Musées
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10 choses à savoir sur Louis Boulanger, actuellement exposé à la Maison de Victor Hugo

Publié le 6 Diciembre 2022

Connaissez-vous Louis Boulanger (1806-1867) ? Peut-être pas, non, et pourtant : peintre romantique, l’artiste a été l’un des plus importants représentants du mouvement et était un proche de Victor Hugo, ainsi que de très nombreux intellectuels du XIXe siècle. Pour lui rendre hommage, la Maison de Victor Hugo a imaginé une rétrospective riche de 180 œuvres, empruntées à plus de 30 institutions. Avant d’y faire un tour, découvrez Louis Boulanger en 10 petits points.

Louis Boulanger, Orientale ©Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey Paris Musées

Louis Boulanger, Orientale © Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey Paris Musées

1. Il est né en Italie

Louis Candide Boulanger naît le 11 mars 1806 à Verceil dans le Piémont, en Italie, mais grandit et se forme à Paris, où il manifeste dès l’enfance un goût prononcé pour la littérature. Élève au sein de la prestigieuse école des Beaux-Arts, il fait très tôt partie des jeunes peintres romantiques, dont le mouvement est né en Allemagne vers 1795 et est soutenu en France par des écrivains tels que François-René de Chateaubriand ou Victor Hugo.

2. C’était un proche d’Eugène Devéria

Le peintre Eugène Devéria (1805-1865) a presque le même âge que Louis Boulanger : il est le neveu de son professeur de latin. Amis d’enfance, ils se retrouvent aux Beaux-Arts et ne se quittent plus, partageant un atelier rue de l’Est. Les Devéria sont très importants dans l’histoire du Romantisme puisque c’est chez eux, dans leur grande maison familiale de la rue Notre-Dame-des-Champs, que se retrouvent au début du XIXe siècle toutes les jeunes âmes désireuses de renouveler les arts.

3. …Et de Victor Hugo

Louis Boulanger, Léopoldine Hugo à l'âge de quatre ans, 1827 © Maisons de Victor Hugo-Paris

Louis Boulanger, Léopoldine Hugo à l'âge de quatre ans, 1827 © Maisons de Victor Hugo-Paris

Parmi les fidèles de la maison des Devéria, l’écrivain Victor Hugo (1802-1885), à peine plus vieux que les deux amis artistes, est l’un des plus volontaires et des plus actifs. Il surnomme « mon peintre » Louis Boulanger. Leur relation va au-delà de la simple amitié puisqu’elle se nourrit d’échanges intellectuels : le peintre illustre les textes de l’écrivain, et celui-ci accompagne son art de mots… C’est pourquoi la Maison de Victor Hugo conserve aujourd’hui plus de 190 oeuvres de Louis Boulanger !

4. …Et de nombreux écrivains

Louis Boulanger, Charles VII chez ses grands vassaux [Alexandre Dumas] © Comédie Française

Louis Boulanger, Charles VII chez ses grands vassaux [Alexandre Dumas] © Comédie Française

Victor Hugo n’est pas le seul écrivain à intéresser Louis Boulanger. Pour ses peintures, il choisit volontiers des sujets littéraires, qu’il emprunte aux ouvrages d’auteurs tels que William Shakespeare, Le Tasse, Miguel de Cervantes, Johann Wolfgang von Goethe, et bien sûr Victor Hugo. Il est également proche d’Alexandre Dumas et d’Honoré de Balzac, qui lui dédie son roman La Femme de trente ans (1842).

5. Son grand succès ? Le Supplice de Mazeppa au salon de 1827

Louis Boulanger, Mort du cheval de Mazeppa, lithographie, 1839 © Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey / Paris Musées

Louis Boulanger, Mort du cheval de Mazeppa, lithographie, 1839 © Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey / Paris Musées

En 1827, Louis Boulanger présente au Salon une toile monumentale intitulée Le Supplice de Mazeppa. Celle-ci s’inspire de l’écrivain anglais Lord Byron, et érige de par son format un sujet littéraire au rang d’une peinture d’histoire. Très remarquée, la toile est achetée par l’éditeur Henri Gaugain, qui l’offre au musée de Rouen en 1835.

6. Son univers était sombre et dramatique

Louis Boulanger, La folie du Roi Lear, 1836 © Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris / Paris Musées

Louis Boulanger, La folie du Roi Lear, 1836 © Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris / Paris Musées

Comme tous les artistes et écrivains romantiques, Louis Boulanger ne jure que par les sentiments exaltés, sombres et dramatiques, inspirés par de terribles héros, comme en témoignent ses toiles La Mort de Bailly, La Chasse infernale, La folie du Roi Lear ou encore La Mort de Messaline. Ses toiles sont si puissantes qu’elles provoquent de très fortes réactions de la part du public et de la critique – Louis Boulanger tenant plus que tout à sa radicalité.

7. Il était très précis

Passionné de détails historiques, Louis Boulanger est d’une redoutable précision dans ses toiles d’histoire : vêtements et décors anciens sont représentés de façon quasi-documentaire... Au point qu’il intéresse le monde du théâtre et notamment le baron Taylor, commissaire du gouvernement auprès du Théâtre-Français, qui a pour mission de réformer le costume.

8. Son dada ? Les très grands formats

Louis Boulanger, Festin à la mode vénitienne, Décoration de la salle à manger de l'hôtel Mahler, entre 1846 et 1851 © Musée Carnavalet - Histoire de Paris / Paris Musées

Louis Boulanger, Festin à la mode vénitienne, Décoration de la salle à manger de l'hôtel Mahler, entre 1846 et 1851 © Musée Carnavalet - Histoire de Paris / Paris Musées

Son œuvre la plus célèbre (Le Supplice de Mazeppa, 1827) en dit long sur l’attrait de Louis Boulanger pour les grands formats, qui lui permettent de défier les catégories traditionnelles de la peinture, on l’a dit, mais aussi d’explorer sans cesse les œuvres monumentales. Il sera ainsi amené à réaliser des décors de dimensions architecturales, par exemple pour l’hôtel Mahler, rue du Faubourg Saint-Honoré, en 1946.

9. Fidèle au romantisme

Louis Boulanger, La Ronde du Sabbat, huile sur toile, 1861 © Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey / Paris Musées

Louis Boulanger, La Ronde du Sabbat, huile sur toile, 1861 © Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey / Paris Musées

Le romantisme n’a qu’un temps, et finit comme tous les mouvements artistiques par lasser le public. Or, Louis Boulanger n’y renoncera jamais, et poursuivra jusqu’à sa mort ses recherches, notamment en matière de sujets littéraires. En témoignent ses œuvres les plus tardives, réalisées à Dijon où il devient le conservateur du musée des Beaux-arts et inspirées de la Velléda de Chateaubriand ou encore des brigands du Notre Dame-de-Paris d’Hugo. Il mourra en 1867

10. L’Italie et l’Espagne, ses pays de cocagne

Né en Italie, Louis Boulanger était un grand amateur d’art italien ; l’exposition nous apprend que l’Espagne tenait également une place de premier choix dans son imaginaire. Notamment parce qu’il était fasciné par les récits du baron Taylor revenu d’une expédition politique en Espagne en 1823… autant que par les costumes d’Hernani, montrés à la Comédie-Française en 1830. Littéraire un jour, littéraire toujours !

Informations pratiques

"Louis Boulanger. Peintre rêveur"

Exposition présentée jusqu'au 5 mars 2023 à la Maison de Victor Hugo à Paris

6 place des Vosges
75004 Paris

www.maisonsvictorhugo.paris.fr/

Réservation conseillée sur notre billetterie en ligne